Page:Grande Encyclopédie XXX.djvu/324

Cette page n’a pas encore été corrigée

SOUDE — SOUDURE

300

partir de son chlorure ; le diaphragme, qui sépare les deux électrodes et qui constitue le point délicat de l’appareil, est constitué par un ciment spécial assez conducteur. La Badische Anilin und Soda’Fâpfikie Ludwigshafen a appliqué le même électrolyseur à la préparation de la soude, et depuis, plusieurs sociétés se sont fondées en France, en Russie, pour l’application du même procédé. En France, l’usine de Lamothe-Breuil, dans l’Oise, fonctionne actuellement (4904) et fournit d’excellents résultats. En dehors de la soude caustique, la méthode électrolytique fournit du chlore comme produit secondaire ; on obtient donc ici, dans une seule opération, les deux termes ultimes du traitement du sel marin par le procédé Leblanc combiné aux procédés de préparation du chlore. Pour supprimer l’emploi du diaphragme, Castner emploie une cathode mohile de mercure ; le sodium, formé tout d’abord par électrolyse, s’unit au mercure qui l’entraîne ; il est ensuite mis au contact d’eau pure pour former de la soude. Le procédé Castner, modifié par Kellner et Solvay, est appliqué aujourd’hui dans une grande usine construite récemment, à Jemmeppe-sur-Sambre, en Belgique. Enfin les sociétés Volta en Suisse et en France fabriquent de la soude électrolytique par l’application du procédé Outhenin-Chalandre dans lequel les diaphragmes sont constitués par des tubes poreux.

La soude préparée par la chaux est désignée sous le nom de soude à la chaux ; elle est impure et renferme toujours du sulfate et du carbonate de soude. Pour la purifier on la reprend par l’alcool qui dissout la soude et laisse les impuretés non dissoutes, carbonate, sulfate, etc. ; en distillant ensuite la soude alcoolique, on obtient une soude plus pure. La soude à l’alcool n’est pas pure, elle contient encore des carbonates, acétates qui se sont formés vers la fin de la distillation par suite de l’action oxydante de la soude sur l’alcool. On coule habituellement la soude fondue sur des plaques de marbre, de sorte qu’elle se présente dans le commerce en masses à faf.es parallèles dont la texture est cristalline ; ces masses déliquescentes absorbent de l’eau et l’acide carbonique de l’atmosphère. Leur solution aqueuse concentrée laisse déposer par refroidissement l’hydrate 2Na0H0.7H0 en prismes transparents qui fondent à 6° ; l’alcool précipite un autre hydrate Na0H0.2H’O-, hygroscopique. Les densités des solutions de soude sont les suivantes à 45° :

NaOlIO •/„ Densité NaOHO"/» Densité

4 1.042 35 1.384

5 4.059 40 1.437

lli 1.145 i5 1.488

45 4.470 50 1.540

20 1.225 55 1.594

35 4.279 00 4.043

20 1.332

La soude caustique reçoit diverses applications industrielles, notamment dans la savonnerie ; on l’unit alors aux acides gras pour former leurs sels de soude qui constituent les savons durs. C. M.

Carbonate de soude (V. Carbonate).

IL Agriculture (V. Engrais).

III. Botanique (V. Salsola).

Soudé-Notre-Dame ou Le Petit. Coin, du dép. de la Marne, arr. de Vitry-le-François, cant. de Sompuis ; 70 hab.

SOUDÉ-Sainte-Croix ou Legrand. Coiii. du dép. de la Marne, arr. de Vitry-le-François, cant. de Sompuis ; 249 hab.

SOUDEILLES. Com. du dép. delà Corrèze, arr. d’Ussel, cant. de Meymac ; 054 hab.

S0UDJA. Ville de Russie, gouvernement de Koursk, sur la rivière de ce nom ; 6.345 hab. en 4893. Carrières de grès.

SOUDORGUES. Com. du dép. du Gard, arr. du Vigan, cant. de Lasallc ; 634 hab.

For à souder.

SOUDRAS (Anthrop.) (V. Inde, t. XX, p. 079). SOUDRON. Com. du dép. de la Marne, arr. de Chalons-sur-Marne, cant. d’Ecury-sur-Coole ; 248 hab. SOUDURE. La soudure désigne, soit l’opération ayant pour but de réuuir, de souder à eux-mêmes deux métaux , soit l’alliage fusible qu’il est nécessaire d’interposer au point de contact pour la réunion de deux parties de certains métaux. Dans la première acception de ce mot, on distingue deux espèces de soudures.

1° La soudure autogène formée par la fusion du métal lui-même sans introduction d’aucun métal étranger. Comme en général on ne saurait fondre un point métallique sans s’exposer au danger de fondre la pièce métallique tout entière, ou au moins de la déformer considérablement dans les parties voisines du contact, on ne peut espérer réussir dans les applications de ce genre qu’au moyen d’appareils développant une chaleur très intense, de telle sorte que la fusion soit plus rapide que la propagation de la chaleur. Pour certains métaux à point de fusion assez bas, tel que l’étain, par exemple, la soudure autogène peut se faire au moyen du fer à souder ordinaire, formé d’une

petite masse de cuivre ou

quelquefois d’acier, fixée à

l’extrémité recourbée d’un

manche de fer terminé à

l’autre bout par un manche

en bois, que l’on chauffe a

la température nécessaire,

soit d’une façon intermittente dans un four fixe ou portatif, soit d’une manière continue en faisant lécher la masse de cuivre ou d’acier par le dard d’un chalumeau à gaz passant dans la tige du fer à souder qui y est évidée à cet effet.

Desbassyns de Richemont est parvenu à exécuter aussi la soudure autogène du plomb en utilisant la chaleur intense produite par le dard du chalumeau aérhj/drique (V. Chalumeau), ce qui a été trouvé fort avantageux pour les soudures des plaques dont sont construites les chambres de plomb qui servent pour la fabrication de l’acide sulfurique, car l’introduction d’un métal étranger dans la soudure y fait naître des actions chimiques extrêmement nuisibles. Ce procédé a été étendu à la soudure du platine, de l’or, de l’argent, du cuivre, pour les objets confectionnés avec de minces épaisseurs de ces métaux. L’invention récente de la soudure électrique a permis d’étendre la soudure à d’autres métaux, à point de fusion élevé, tels que le fer. Deux procédés sont employés. Dans le procédé E. Thomson, les pièces à souder, barres ou fils métalliques, sont amincies et limées sur les faces à réunir. On maintient solidement les pièces, dans des étaux, pressées l’une contre l’autre par un ressort. On fait ensuite passer, par l’intermédiaire des étaux, un courant suffisamment intense à travers les bouts à réunir. La résistante opposée par le contact imparfait amène le joint au point soudant. A ce moment précis, on cesse l’envoi du courant, et les pièces restent intimement unies. Si elles sont en fer, il est bon de marteler, après coup, le joint réchauffé, afin de rendre au métal son élasticité. Il reste, en tout cas, un bourrelet de métal fondu qu’on enlève à la lime. Le courant employé est alternatif. Ce procédé se prête à la soudure des conducteurs électriques et des tuyaux de conduites. Il permet de réparer des objets brisés, tels que des outils, des arbres de machines. Il peut être employé à la soudure de métaux de nature et de qualité différentes ; on l’a utilisé pour la rivure des tôles en portant le rivet mis en place au blanc par le courant, ce qui permet de former la tête par une pression minime. Dans le procédé de Bénardos et Howard, on applique la chaleur de l’arc voltaïque à la soudure autogène des métaux usuels. Les pièces à souder sont placées côte à cote sur une table en fonte en relation avec l’un des pôles d’une machine ou d’une batterie d’accumulateurs, lu