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SAID SAIGNEE

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lahs de l’obligation de la résidence forcée dans leurs villages, transforma l’impôt en nature en contributions perçues en argent et développa l’agriculture. 11 continua les travaux de barrage du Nil et acheva la construction du réseau des chemins de fer. Il créa un conseil chargé de diriger les écoles primaires, réorganisa l’Ecole de médecine et fonda le musée des antiquités égyptiennes de Boulak, dirigé par un Français, Mariette Bey, plus tard pacha. En dehors de la participation de l’Egypte à la guerre d’Orient pour soutenir l’empire ottoman, son suzerain, Saïd, envoya au Soudan, en mars 1857, une expédition composée de 5.000 hommes. En 4802, il visita la France et l’Angleterre. Son principal titre de gloire est d’avoir autorisé la construction du canal de Suez et d’y avoir contribué par son soutien moral et effectif. C’est lui qui, en 1874, accorda à Ferdinand de Lesseps la concession du canal des Deux-Mers, lui fournit, au début des travaux (4859), la main d’œuvre nécessaire au moyen de la corvée appliquée aux fellahs et soutint l’entreprise du percement malgré les difficultés que suscitait l’opposition de l’Angleterre. Aussi la ville bâtie dans les sables du lac Menzaleh, à l’embouchure N. du canal sur la Méditerranée, portet-elle, à juste titre, le nom de Port-Saïd. C. Huart. Bibl. : Baron de Fircks, JEgypten 189k ; Berlin, 1895, t. I, pp. 14-15.

SAID Pacha (Méhémet), homme d’Etat ottoman, surnommé Kutchuk (petit), à cause de sa taille moyenne, né en 4855. 11 commença sa carrière politique comme adjoint à la mission chargée de purifier la Syrie et présidée par Fuad Pacha, fut ensuite gouverneur général des provinces des iles de l’Archipel et de Chypre. Au début de la guerre russo-turque (4877), il administrait le sandjak de Toultcha et de Tirnova, lorsque, bien qu’appartenant à une carrière civile, il fut chargé de commander le corps d’Osman-bazar. A la paix, il fut secrétaire du sultan et. membre de la commission des réformes, et visita en cette qualité l’Asie Mineure avec Baker Pacha. Choisi comme premier ministre en 1879, il eut avec l’Angleterre des difficultés qui amenèrent sa retraite (1880) ; mais il fut rappelé au bout de trois mois. Renvoyé le 2 mai 4882, rappelé en juil. de la même année, il reprit l’ancien titre de grand vizir en décembre et conserva ce poste jusqu’à l’automne de 4885, où il rentra définitivement dans la retraite. Il est néanmoins resté un des conseillers officieux de S. M. Abdul-Hamid et se voit appelé fréquemment au palais. C. Huart.

SAIDA (Oued). Rivière du dép. à’Oran (V. ce mot, t. XXV, p. 456).

SAIDA (Anciennement Sidon [V. ce mot]). Ville de la Turquie d’Asie, sur la Méditerranée, côte de Syrie (Vilayet de Beyrouth), au pied du Liban, entourée de magnifiques jardins où se cultivent principalement orangers et citronniers dont on exporte les fruits. Cette ville compte 45.000 hab. dont 40.000 musulmans et de nombreuses écoles de tout rite : 9 mosquées (jadis églises chrétiennes),’ 4 cloitre latin avec église, une église maronite, 7 écoles chrétiennes, 6 grands khans, citadelle du côté de la tour, port protégé par des écueils, et un second port plus au sud. Le commerce est actif ; en 4898 l’exportation à consisté en figues (2 millions de kil.), olives, huile d’olive, 445.000 caisses d’oranges, 5.000 caisses de mandarines, 85.000 caisses de citrons, 2.000 sacs de tabac, 420.000 kil. de coton ; l’importation se chiffre par 25.000 caisses de pétrole (Russie), 050.000 kil. de sucre, 2 millions de kil. de sel, planches, bois et sacs de chanvre. Il y a eu un mouvement de navires de 232 vapeurs (34 .396 tonnes) et 892 voiliers (44.989 tonnes) : le pavillon anglais a représenté à lui seul 20 vapeurs (46.972 tonnes). La France y possède un grand khan où résidait son consul avant que celui-ci n’ait été transféré à Beyrouth. La petite ile réunie à la côte par un pont de neuf arches ogivales, le Kalaatel-Bahr ou château de la mer, renferme les ruines d’un château franc du xm* siècle. Dans le voisinage, nécropole phénicienne ancienne ; sur une hauteur, chapelle Mar Elias, sur l’emplacement d’un temple phénicien. La ville fut prise, une première fois par les croisés en 4440. Saladin s’en empara en 4487. Beprise par les croisés en 4497, puis en 4228, elle fut de nouveau fortifiée par saint Louis en 4253. Elle retomba définitivement entre les mains des musulmans en 4294 , après avoir été détruite par les Mongols en 4260. La plupart de ses ouvrages furent rasés. Saida revit une époque brillante au xvu e siècle, avec Fakhr-eddin, émir des Druses, qui attira les Européens en protégeant le commerce de la soie. La ville servait de port à Damas et devint le centre du commerce de la soie. L’oppression de Djezzar Pacha mit fin à cette prospérité, ainsi que la concurrence de Beyrouth. Le 26 sept. 4840, les flottes alliées turque, autrichienne et anglaise, commandées par Napier, bombardèrent la forteresse du port ; en 4 860, les chrétiens y furent persécutés.

SAIDAPET. Ch.-l. du district de Tschingupat, présid. de Madras (Inde), à 8 kil. de Madras. Station des chemins de fer sud-indiens ; 5.702 hab. Ferme-modèle et école d’agriculture. Laboratoire de chimie et hôpital. SAIE (V. Costume, t. XII, p. 4458).

SAIGEY (Jacques-Frédéric), mathématicien et écrivain scientifique français, né à Montbéliard le 47 janv. 4797, mort à Paris le 22 mai 1874. Reçu en 4824 à l’Ecole normale supérieure, il fut licencié, l’année suivante, avec tous ses camarades, devint en 4823 le secrétaire de Cousin qu’il aida dans la préparation du tome V des Œuvres de Descartes, puis entra au Bulletin des sciences mathématiques (1825) de Férussac, dont il fut pendant quatre ans l’un des principaux rédacteurs et, en 4829, fonda, avec F.-V. Baspail, les Aimâtes des sciences d’observation. On lui doit d’intéressants travaux sur les mathématiques et sur les étoiles filantes, ces derniers en collaboration avec Coulvier-Cravier. Il a publié, outre des mémoires originaux et des notes épars dans divers recueils, de nombreux ouvrages : Physique du globe (4832) : Traité de métrologie ancienne et moderne (4834) ; Recherches sur les étoiles filantes (4 847) ; Eléments des sciences physiques et naturelles (4864), etc. II est aussi l’auteur de petits traités élémentaires et de mémentos classiques plusieurs fois réédités. SAIGNÉE (Méd.). Opération qui ronsiste à soustraire une certaine quantité de sang dans un but thérapeutique. Le terme de saignée s’applique aussi au sang même que l’on a retiré des vaisseaux. On pratique les émissions sanguines au moyen des saignées locales ou capillaires, ou bien par la saignée générale. La saignée locale est celle qui enlève une petite quantité du sang des vaisseaux capillaires au niveau de la région engorgée ou douloureuse. Elle s’effectue au moyen des mouchetures, des scarifications, des ventouses’ ou des sangsues (V. cesmotsl. suivant les indications à remplir. — La saignée générale. dont nous nous occuperons plus spécialement ici, se pratique par Vartériotomie sur les arières de petit calibre ou, plus ordinairement, par la phlébotomie sur les veines. Elle a pour but de dégorger tout le système circulatoire. On l’exécute avec une lancette à grain d’orge ou à grain d’avoine ou avec un phlébotome. Presque toutes les veines un peu superficielles ont été ainsi ouvertes, plus particulièrement celles du liras (céphalique, basilique, médianes céphalique ou basilique, cubitale antérieure), du pied (saphène interne près de la malléole ou saphène externe), plus rarement la jugulaire externe, la frontale, les veines ranines. La saignée du bras, la plus commune, se pratique ordinairement sur les veines du pli du coude, de préférence la médiane céphalique, avec laquelle on s’expose moins à blesser une artère ou un filet nerveux. Elle est rendue plus volumineuse et saillante en comprimant le bras, au-dessus de la veine, à l’aide d’un bandage circulaire modérément serré. Le chirurgien sectionne le vaisseau avec la pointe de la lancette, qu’il relève ensuite par un léger mouvement de bascule, de façon à agrandir l’ou-