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SATURNE — SATURNIEN

les planètes connues et qui s’explique par la vitesse particulièrement rapide de sa rotation, laquelle s’effectue en 10 h. 14 m. 24 s. Comme la durée de sa révolution sidérale est d’autre part, nous l’avons dit, de "29,5 années terrestres, l’année de Saturne compte un peu plus de "25.000 jours. L’axe de rotation t’ait avec le plan de l’orbite un angle de (i i° IX’, et L’équateur, conséquemment, un angle de 25° 42’. Cette inclinaison est assez voisine de celle de notre éclîptique et les saisons doivent dès lors être, sur Saturne, assez analogues aux mitres, tout en durant chacune plus de sept ans. La masse de la planète n’est que 92 fois celle de la Terre, bien que son volume soit 720 fois celui de cette dernière : sa densité est par suite 8 fois moindre, soit 0,7, l’eau étant 1 : à peine celle du bois de chauffage. Vu au télescope, Saturne présente à sa surface, parallèlement à son équateur, des bandes analogues à celles de Jupiter, mais beaucoup plus pales, quoique beaucoup plus larges, et, par suite, moins faciles à distinguer. 11 est entouré, en outre, — et ce phénomène en fait l’une des plus grandes curiosités du ciel, — d’un anneau, ou plus exactement, de trois anneaux concentriques, qui l’environnent sans le toucher et qui se trouvent entrailles dans sou mouvement autour du soleil (V. Anneau, t. III, p. 37). Enfin, il possède le plus riche cortège de satellites qui soit encore connu dans le monde stellaire : neuf lunes, qui sont dénommées, en commençant par la moins éloignée, Mimas, Encelade, Téthys, Dioné, Rhéa, litan, Hypcrion, Japet, Phœbé, et dont on trouvera à l’art. Satellite les éléments principaux. Pour plusieurs, du reste, ces éléments se réduisent à la durée de la révolution et à la distance moyenne, l’impossibilité ou l’on a été jusqu’ici d’observer leurs éclipses et la ditliculté de mesurer leurs élongations à Saturne n’ayant permis de déterminer avecprécision ni l’excentricité de leur orbite, ni surtout leur diamètre. On sait que le plus gros, Titan, a une masse double de celle de notre lune et un volume presque égal à celui de Mars 11 apparaît, comme une étoile de huitième ou de neuvième grandeur et il a été découvert le premier, en 1655. Les autres sont sensiblement plus petits. Japet et Rhéa, qui viennent d’abord, ne brillent déjà plus que comme des étoiles de dixième grandeur, Tethys et Dioné, de onzième. Encelade et Mimas ont exigé, pour être discernés, des lunettes d’au moins 12 pouces et avec Hypérion, qui n’a été découvert qu’il y a cinquante ans, on descend à la quatorzième grandeur. Quant au neuvième et dernier, que son inventeur, V. -IL Pickering, a baptisé assez malencontreusement du nom de Pha j bé, déjà donné par les poètes à notre lune, il a été révélé par la comparaison de cinq épreuves photographiques prises à l’observatoire de Flagstaff, dans [’Arizona, sous le ciel le plus pur qui soit, et comme, jusqu’à présent, aucun astronome ne l’a revu, son existence est encore problématique. Il effectuerait sa révolution autour de Saturne en 5 10 jours et à une distance moyenne de la planète égale à environ 12 millions de kil. . c.-à-d. une trentaine de fois plus grande que celle de la Lune à la Terre. Japet est déjà, d ! ailleurs, à une dizaine de fois cette dernière distance. Au contraire, Mimas, Encelade, Téthys, Dioné gravitent dans un espace plus étroit que l’orbite de notre satellite, et du premier à la surface de Saturne il n’y a guère qu’un diamètre de cette planète. Ajoutons, pour compléter ces brèves remarques sur les satellites de Saturne, que tous, sauf Japet, se meuvent dans des plans faisant entre eux des angles très petits et, de plus, se confondant presque avec celui de l’anneau. Leur théorie ne semble pas près, au surplus, d’être complètement définie : la complexité des relations qui unissent leurs moyens mouvements et l’incertitude où l’on m’ trouve sur la mesure de leurs masses et de leurs excentricités font, en effet, de cette théorie un des problèmes les plus ardus de la mécanique céleste. Saturne possède, sans conteste, une atmosphère. Elle est visible au télescope, et, au spectroscope, elle a été reconnue analogue à celle de Jupiter (Y. ce mot). Comme cette dernière, elle est, principalement au voisinage de l’équateur, fort épaisse et chargée, en tout temps, de lourds nuages, de sorte que nous ne pouvons apercevoir le sol mémo de la planète, sauf peut-être à l’entour des régions polaires, où l’on distingue, l’hiver surtout, des traces de taches blanchâtres, assez semblables à celles de Mars et attribuées à des amas de neige. Quant à la pesanteur, elle surpasse à la surface de Saturne, d’un dixième environ la nôtre, en moyenne ; mais à raison de la grande vitesse de rotation de la planète, elle est sensiblement moindre à l’équateur. La densité moyenne des substances sur Saturne est, d’autre part, nous l’avons vu, sept fois plus faible que chez nous, et comme de la grande profondeur de l’atmosphère on doit conclure à une grande densité à la base, les objets extérieurs jouissent vraisemblablement, sur cette planète, d’une légèreté prodigieuse, qui augmente encore, en certains points, par l’attraction inverse de l’anneau, L. S.

III. Alchimie. — La planète Saturne a sous json ’patronage le plomb, chez les alchimistes grecs et chez ceux du moyen âge. Le même signe désigne l’astre et le métal. La couleur sombre de l’un était comparée à celle de l’autre, et la lenteur du mouvement apparent de la planète assimilée à la pesanteur (densité) du plomb. M. R. IV. Chimie. — Extrait de Saturne (V. Acétate, 1. 1, p. 360).

Biiii.. : Mythologie. — Macrobe, Saturnales. — Hartung, Die Religion der Rômer ; Erlangen, 1836. — Schwegler, flomi.se/ie Geschichte ; Tubingen, 18(37, 2 e éd.

— Preller, Rômisclie Mythologie ; Berlin, 1883. — O. Gilbert, Geschichle und Topographie der Sladt Rom in A Itertlium ; Leipzig, 1883. — J. ïoutain, De Saturni ilci in Africa romana. cultu ; Paris, 1894. — L. Carton, le Temple de S ;,iitrne à Dougga ; Tunis, 1898. SATURNIE (Saturnia Schrank) (Entom.). Genre de Lépidoptères hétérocères, de la famille des Bombvciens, qui renferme quelques-uns de nos plus grands papillons d’Europe. Il est caractérisé par des antennes courtes, pectinées dans les deux sexes, des palpes courts, très velus, un corps robuste assez court, corselet arrondi, laineux, des ailes larges, ornées d’une grande tache ocellée, avec la nervure 5 naissant de l’angle supérieur de la cellule discoïdale et la nervure 9 des ailes antérieures naissant de la nervure 8.

Les chenilles de Saturnia sont grosses, épaisses, chargées de gros tubercules de couleur bleue, jaune ou orangée selon les espèces, et vivent sur les arbres, les arbustes ou même les plantes basses. Elles filent un cocon assez volumineux eu forme de poire, terminé par une espèce de goulot étroit, garni de plusieurs rangs de soies raides, s’ouvrant de dedans en dehors pour la sortie de l’insecte parfait, Leurs chrysalides sont noires, courtes, ovoïdes, avec l’extrémité anale munie de poils raides. Les espèces, peu nombreuses d’ailleurs, de Saturnia sont surtout répandues en Europe, en Afrique et dans l’Amérique du Sud. A citer le Saturnia pyri Schiff. ou Grand-Paon de Nuit, grand Lépidoptère dont l’envergure dépasse parfois I i millim. Ses ailes sont d’un gris plus ou moins obscur avec l’espace terminal d’un blanc sale ou jaunâtre au sommet et d’un brun noirâtre à son extrémité inférieure. Chaque aile porte sur le disque une grande tache en forme d’oeil renfermé dans un cercle noir. Sa chenille, rcconnaissable à ses tubercules d’un bleu d’azur ou de turquoise, vit principalement sur les amandiers, les pêchers, les poiriers, les ormes, etc. Son cocon est comme gommeux et de forte consistance. On a cherché à utiliser la soie dont il est formé, on en a fabriqué quelques tissus, plutôt peut-être à titre de curiosité que dans un but industriel : l’étoffe obtenue est solide, mais grossière. A citer encore la S. pavonia L. ou Moyen-Paon et la 5. spini Schiff. P. Chrétien.

SATURNIEN (Vers) (Métr.). Versification primitive et nationale des Romains ; c’est dans ce rythme que sont écrites un certain nombre d’inscriptions, entre autre>