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SAMNITES — SAMOA

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tum qui leur était envoyé d’avoir à évacuer Capoue. Pendant une première guerre samnite (343-341), les Romains remportèrent trois victoires ; deux furent gagnées par le consul Valerius Corvus, près de (’.urnes, et une par l’autre consul, Cornélius Cossus, plus au S. Puis Rome accorda aux Samnites une paix honorable (341), pour pouvoir tourner toutes ses forces contre le Latium. Occupés un instant à une guerre contre le roi Alexandre d’Epire, les Samnites ne tardèrent pas à reprendre la lutte contre leurs adversaires. Les Romains avaient, avec leur aide, triomphé des Latins, puis achevé la ruine des Volsques et annexé les Sidicins, occupant ainsi tout le pays du Tibre au golfe de Naples. L’assistance prêtée aux Grecs de Palœopolis par les Samnites renouvela les hostilités. La seconde guerre samnite (326-304), où se distinguèrent, du côté samnite, Pontius Herennius, du côté romain, Papirius Cursor et Fabius Rullianus, fut caractérisée par l’alliance de Rome avec les Apuliens, et même temporairement avec les Lucaniens, de sorte que les Samnites se trouvèrent investis du coté des plaines du S.-E. comme du N.-O. Ils se défendirent d’abord avec succès dans leurs montagnes et remportèrent le grand succès des Fourches Caudines (321). Malgré le refus du Sénat romain de sanctionner la capitulation, les Samnites gardèrent l’avantage, et, six ans après, la victoire de Lautulae faillit leur livrer la Campanie. Mais en 314, les consuls prennent le dessus : le Samnium est entamé, la cité alliée de Nola succombe en 313 ; Bovianum, capitale des Pentres, est prise en 311. L’extension de la lutte jusqu’en Etrurie (311) confirme la supériorité des Romains. La paix fut signée en 304, mais dura peu. Une troisième guerre (298-290), provoquée par les Lucaniens, qui demandèrent des secours à Rome contre les Samnites, unit dans une coalition contre les Romains, non seulement leurs vieux ennemis, mais encore les Etrusques, les Umbriens et les Gaulois Senons ; grâce au dévouement du consul Décius et aux victoires de Sentinum (295), et d’Aquilonia (294), elle se termina par la victoire des Romains qui, dévastant méthodiquement le pays, finirent par réduire les montagnards auxquels Curius Dentatus dicta la paix (290). Cependant les modernes qualifient de quatrième guerre samnite le soulèvement de l’Italie méridionale provoqué par les Tarentins et le roi d’Epire, Pyrrhus, lequel, ayant débarqué en Italie (280), se mit à la tête de toutes les populations opprimées par Rome ; elle aboutit au départ de Pyrrhus (275) et à l’écrasement définitif des Samnites (272). Le dernier triomphe fut célébré par le consul Sp. Carvilius. Ils avaient fait preuve d’un courage et d’une force de résistance que secondait puissamment la configuration montagneuse de leur pays. Maintenus dans l’obéissance par la fondation de colonies militaires (Bénévent en 268, i€serintaen264), les Samnites n’eurent qu’un rôle effacé dans la deuxième guerre punique, quoique, de 216 à 209, Annibal ait occupé le Samnium. Cependant ils gardèrent leur esprit belliqueux et prirent encore les armes dans la guerre sociale (91-88) ; dans la guerre civile, ils se déclarèrent pour Marius (82), mais ils furent battus dans un terrible combat près de la porte Colline ; plusieurs milliers d’entre eux furent rais à mort, et le Samnium devint réellement un désert.

SAMNIUM. Contrée de l’Italie ancienne (V. Italie et Samnites).

SAMNÛN. Rivière du dép. à’Ille-et-Vilame (V. ce mot, t. XX, p. 561).

SAMOA (Iles) ou ARCHIPEL des Navigateurs. Polynésie équatoriale. Possessions allemande et américaine. Dans l’espace compris entre les lat. S. 34° et N. 8° et les long. 0. 108° et 175°, où l’on distingue six rangées parallèles N.-O. à S.-E. d’iles et d’archipels, les Samoa font partie de la seconde, à commencer par l’O. ; taUes y occupent l’extrémité nord-occidentale, suivies au S.-E. par les Palmerston , Cook et Tubuai ; elles sont comprises entre 175° 5’ et 170° 29’ long. 0. et 13" 31’ et 14" 30’ lat. S , à 4.500 kil. de Sidney et à 1.200 kil. à l’E.-N.-E. des îles Fidji. L’archipel comprend à l’O. trois grandes îles, et à l’E. trois plus petites, formant ensemble une chaîne orientée de l’O.-N. -O. à l’E.-S.-E., d’une longueur de 370 kil. La superficie des terres est de 2.787 kil. q., peuplées de 36.000 hab. environ, y compris quelques centaines de blancs et un millier de travailleurs.

Ces iles sont volcaniques et constituées par des roches basaltiques, variées d’aspect, et d’âges différents, plus récentes en allant vers l’O. de la chaîne : la première à l’E. des trois grandes îles, ïoutouila, n’ayant plus de bouches d’éruption ; la seconde, Oupolou, possédant des cratères éteints ; la troisième Savaii, volcan à cratère central caractéristique et en repos depuis un moins long temps. Une ceinture de corail entoure chacune de ces iles, d’autant plus large qu’elles sont plus anciennement inactives ; la dernière à l’E., île Rose, est un atoll. Une chaîne de montagnes court de l’E. à l’O., s’élevant doucement par plateaux étages jusqu’à 800 m. Une végétation luxuriante recouvre les terres depuis le rivage jusqu’aux cimes. Les mers où émergent les iles Samoa deviennent plus profondes à mesure qu’on s’écarte de l’archipel : d’abord de à 2.000 m. dans la bande centrale large de 70 kil., elles atteignent au delà 2.000 à 4.000 m., et plus loin, à 32 kil. au N.ou au S., 5.000 m. et plus. Savaii, la plus occidentale, est la plus grande, 1.707 kil. q., mais non la plus peuplée, 12.530 indigènes, d’après le recensement de 1874. Elle est montagneuse et bien arrosée, parcourue par deux chaînes 0. à E., avec des sommets de 1.200 et 1.300 m., sur les côtes de l’E. et du S. Les localités, nombreuses, se trouvent près de la mer. — Oupolou, aussi longue, mais d’une moindre largeur, n’a que 881 kil. q., en y comprenant les îlots voisins, Apolima et Manono à la pointe 0., quatre autres à la pointe E. ; sa population l’emporte ; 16.568 hab. (1874). Elle renferme le port principal de l’archipel, Apia, sur la côte N. , au bord d’une baie bien protégée. A une petite distance vers l’E. est Salouafata, lieu où se trouve un dépôt allemand de houille. Les montagnes sont pittoresques, la végétation est belle, surtout dans une plaine à l’O., où s’élève le cône Tofoua, de 612 m. D’autres volcans se montrent à l’E., dont le plus haut, le Fao, a 914 m. — Toutouila (139 kil. q.) présente des montagnes peu élevées et toutefois grandioses d’aspect, toutes couvertes de forêts ; leur base plonge en falaises dans la mer. Les cimes dominantes sont le Malafoa (719 m.) et le Peoa (448 m.), près du port de Pango-Pango, au S., dans un large tiord ; un dépôt américain de houille a été placé non loin de là. Les sites, principalement en ces lieux, sont remarquables. La côte offre des dentelures plus nombreuses et plus profondes que pour les iles précédentes. — Le groupe de Manoua est formé de trois petites iles montagneuses : Ofou, Oloseuga et Mu muta ou Taou, celle-ci, la principale (50 kil. q.) et la plus élevée, atteignant 762 m. — La petite ile Rose, de l k| ,"> seulement, est un atoll, sans doute construit sur un pic sous-marin ; des éruptions volcaniques ont lieu parfois en mer dans ces parages.

Il y a aux Samoa deux saisons, celle des pluies et celle des sécheresses. Cette dernière est caractérisée par les alizés du S.-E., de mai à novembre. L’autre, de décembre à avril, est chaude, orageuse, avec des vents d’O. Le mois de mars, à I’équinoxe, est fertile en ouragans. On cite le typhon du 17 mars 1889, qui fit périr les navires allemands et américains ainsi que toutes les embarcations dans la rade d’Apia. La température moyenne est de 26°, 8, celle de la saison sèche, de 25", 5. et celle de la saison des pluies, de 28°. La quantité de pluie est considérable, 3’", 43 annuellement. Elle tombe souvent par violentes averses. Malgré sa température élevée et sa grande humidité, le pays n’est pas insalubre.