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SALOMUUE — SALPES

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ville avait été donnée en gage aux Vénitiens. Ceux-ci ne purent résister aux Turcs d’Amurat II qui s’en emparèrent en 1430. Depuis cette époque l’incident le plus bruyant de l’histoire de la ville fut le massacre des consuls français et allemand par la populace (13 avr. 1876). Salonique est aujourd’hui pomme de discorde entre les Grecs de la « Grande idée » et les Bulgares de la « Grande Bulgarie », et même, dit-on, les Austro-Hongrois, qui voudraient en faire le port majeur de leur empire ; les Slaves, Bulgares ou Serbes occupent tout le pays en arrière, l’élément grec possédant pour sa part tout le pourtour du golfe de Salonique, les vallées qui y aboutissent à l’O. et toute la Chalcidique ou péninsule du mont Athos à l’E. Quant à la ville, on l’a dit plus haut, elle est cosmopolite, avec, prédominance de juifs parlant toutes les langues.

Le vilayet de Salonique borde à l’O. l’Archipel ou mer Egée par la plus grande part du golfe de Salonique, lequel a 43 ou 46 kil. d’ouverture, 66 de plus grande ampleur et 00 de pénétration dans le continent, entre la chaîne littorale de l’Olympe à l’O. et les monts de la Chalcidique à l’E. ; puis, à l’orient de ce golfe il comprend la Chalcidique et l’ile de ïhasos. Le vilayet est compris entre la mer au S., le vilayet d’Andrinoplc à l’E.. la Houmélie Orientale au N.-E. , la Bulgarie proprement dite au N., le vilayet de Kossovo au N.-O., le vilayet de Monastir et le sandjak indépendant de Serfidjé à l’O. C’est une aire de plus de 50.000 kil. q., soit l’étendue de huit départements français moyens, territoire encombré de montagnes de 1.000 à 2.700 m. se rattachant, d’une part, au Despoto-Dagh ou Bhodope, d’autre part, au grand et confus remous des chaînes albanomacédoniennes. Lacs de plaine et lacs de montagne ; nombreux torrents aboutissant aux fleuves Indjé Karasou ou Vistritza (jadis Haliacmon), Vardar (jadis Axios), le plus grand de tous (536 kil. en un bassin de 26.487 kil. q.), Strouma (jadis Strymon), Mesta (jadis Nestos). Climat conforme, d’une part, aux altitudes, d’autre part, aux latitudes (40° à 42°) et à l’orientation de la contrée, tournée vers le midi ; donc, froid dans la haute montagne, modéré sur les coteaux, chaud et « méditerranéen » dans les plaines basses, et, par endroits, humide, énervant, fiévreux, à cause des lagunes et des alluvions. Grains, fruits, vignes, tabac, coton. Population estimée à 1.200.000 hab. environ, dont, plus ou moins, 565.000 Bulgares, 330.000 Turcs. 180.000 Crées, 60.000 Juifs, 25.000 Valaques. 20.000 Bohémiens, plus 20.000 « divers », notamment des Albanais. Environ 450.000 mahométans (Turcs, Bulgares, Bohémiens), tout le reste de religion grecque, sauf les juifs. Capitale, Salonique. 0. Reclus.

SALOP. Comté d’Angleterre (V. Shrop). SALOR. Tribu de Turcomans (V.ce mot). SALORNAY-sLii-GuYE. Corn, du dép. deSaône-et-Loire, arr. de Maçon, cant. de Cluny ; 1.036 hab. SALOUEL. Com. du dép. delà Somme, arr. d’Amiens, cant. de Boves ; 1.124 hab.

SALOUEN. Fleuve d’Indo-Chinc qui prend sa source au Tibet, vers le 28° lat. ., sous le nom de Nap-chou ou Nak-tchou, descend vers le S., traverse le Yunnan sous le nom de Lou-hianij ou Lou-tse-Kiang, puis les Etats chans birmans, sépare le Siam, à l’E.. du pays des Karenni à l’O., puis de la Basse-Birmanie ou il a achevé son cours. Le Salouen débouche dans le golfe de Martalan par un estuaire de 11 kil. de large. Son cours supérieur traverse des gorges profondes, son lit moyen est large et coupé de rapides, puis il s’étrangle jusqu’à n’avoir plus que 27 m. de large dans le défilé qui précède la plaine maritime. Là sont les villes de Moulmein et Martaban ; malgré ses bancs de sable, le Salouen est ici navigable pour les grands vaisseaux ; en amont il n’est que flottable. Son bassin, formant un couloirentre ceuxde l’Irawadi et du Mékong, ne lui fournit aucun grand affluent. SALOUM. Fleuve de la cote occidentale d’Afrique, en Sénégambie, au S. du cap Vert. C’est la première de ces nombreuses « rivières », qui, au S. de ce cap, offrent une voie naturelle de pénétration vers l’intérieur des terres. Malgré la présence d’une barre formée de sables mouvants qui obstruent son embouchure, il est navigable sur une longueur de 160 kil. Le point terminus de la navigation fluviale est, pour les navires de commerce de 250 tonneaux, le poste de Kaolak. Les indigènes de race sérène sont parfois, comme le pays riverain du lleuve, appelés Saloum. SALPERWICK. Com. du dép. du Pas-de-Calais, arr. et cant. (N.) de Saint-Omer ; 106 hab. SALPES. Groupe de Tuniciers, de l’ordre des Thaliacées (V. ce mot), formé d’animaux de consistance gélatineuse, réunis en chaines et flottant à la surface de la mer, où ils se déplacent par des contractions rythmiques ; ils ont la forme d’un tonnelet transparent comme du cristal, ouvert aux deux extrémités, et dont la paroi extérieure est constituée par la tunique. L’ouverture antérieure ou orale, en forme de fente transversale, souvent munie de deux lèvres, donne accès dans une cavité respiratoire renfermant les branchies. Celles-ci présentent la forme d’un ruban ou d’un tube privé de fentes latérales et plein de sang ; les cavités branchiale et péribranchiale ne l’ont qu’un par suite de la résorption des parties latérales de la branchie. La bouche et le siphon cloacal occupent les deux extrémités opposées du corps. Les parois de la cavité respiratoire sont munies de rubans musculaires, transversaux, puissants, formant de six à huit cercles successifs, disposés plus ou moins régulièrement comme les cercles d’un tonneau. Ces muscles, en se contractant, compriment la cavité, en chassent brusquement l’eau par l’orifice postérieur, et déterminent ainsi, par un effet de recul, la locomotion en avant ; tous les individus d’une même

chaîne se contractent Q

simultanément pour fai-

re progresser la colo-

nie. Le tube digestif,

en général pelotonné

(nucleus) et de couleur

vive, est souvent logé

avec le ca’ur et les or-

ganes génitaux dans un

repli du manteau. Au-

dessus du point d’in-

sertion des branchies est

situé un ganglion qui

envoie des ramifications

nerveuses dans tout le

corps et qui est sur-

monté d’un corpuscule

brunâtre faisant office

d’œil.Les Salpes ou Sal-

pides se reproduisent

par génération alternan-

te, gemmes et u’ufs.

« L’individu issu de

l’œuf, ou oozoïde, ne

donne jamais directe-

ment d’élémentssexuels,

mais il a la propriété de

bourgeonner. A son ex-

trémité postérieure, il

produit une sorte de

prolongement cylindri-

que, qui reste caché

sous la tunique et qui

s’organise de façon à

former toute une série de Salpes très petites et accolées par leurs tuniques. Arrivés à maturité, ces blasto/oides se détachent de la Salpe mère, non pas isolément, mais réunis en chaines plus ou moins longues, où les divers indi-Salpa rnucronata (génération so-

litaire), o, boucle ; a, siphon

cloacal ; b, branchie ; g, pavil-

lon cilié ; au-dessous de lui le

ganglion ; m, manteau ; n. nu-

cleus (masse viscérale) ; p,

jeune chaîne de Salpes en voit»

de développement ; e, enilus-

tyle.