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SALGUES — SALICINE

SALGUES (Jaoques-Bapthélemy), littérateur et journaliste français, né à Sons vers 17IJI), mort à Paris le 26 juil. 1830. Abbé et professeur d’éloquence au collège i !>’ Sens, il renonça en 1791 au ministère ecclésiastique et devint procureur-syndic de la commune de Sens. 11 donna une traduction du Paradis perdu de Milton et fit divers ouvrages de rhétorique et de philosophie scolaire. Sous la Restauration, il publia : Mémoires pour servir à l’histoire de France sons le gouvernement de Napoléon lluonaparle... (Paris, 181 1-28, 9vol. in-8), dont la préface affecte une impartialité que dément l’ouvrage. Royaliste anticlérical, il prit une part assez active à la lutte contre la Société de Jésus, dans VAntido.te de Montrouge (Paris, 1827, in-8). Il dirigea un journal éphémère, VOriflamme (1824-25). Il a surtout attaché son nom à la réhabilitation de Joseph Lesurques (V. ce nom). Bibl. : Méiiée de La Touche, Deux pièces importantes

) joindre aux Mémoires et documents liistoriqucs sur la

Révolution française ; Paris, 1823, in-S. — Précis pour M. Saignes contre le sieur Méhée de La Touche ; Paris, 1824, in-8. — Quérard, France littéraire, t. VIII, p. 400. SALIAS de Tournemir. Nom de deux écrivains russes : l°la comtesse Elisabeth Vasilievna Salias de Tournemir (plus connue sous le pseudonyme Evguénii Tour), romancière, née à Moscou en 1813, morte à Varsovie en 1892. Elle était tille du général russe Soukhovo-Kobyline, et avait épousé en France le comte dont elle portait le nom. Elle écrivit un grand nombre do romans et de nouvelles sans caractère bien précis, qui parurent dans les revues entre 1848 et 1857 (le Neveu, le Cercle enchante, A la limite, etc.). Elle s’occupa ensuite de journalisme, et dirigea quelque temps la revue Rouskaia rietch (1861- 62). On lui doit aussi quelques romans pour la jeunesse.

— 2° Evguénii Andréévûch, comte Salias de Tournemir, romancier russe, fils de la précédente, né en 1841. Elevé dans l’atmosphère littéraire et parmi le cercle d’écrivains où sa mère se complaisait, il se mit de bonne heure à écrire. Il a, depuis, cultivé surtout le roman historique ; sa meilleure production en ce genre porte le titre de Pougatchevtsi (les Partisans de Pougatchev) et parut en 1874. (liions encore : le Poète Derjavine, les frères Orlov, le Fils d’Arakchéiev, etc., autant d’œuvres portant le cachet d’un nationalisme aveugle et monotone. J. Léchas. SALICAIRE (Lijlhrum L.). I. Botanique. —Genre de Lythrariacées, dont les représentants, propres aux régions tempérées de toutes les parties du monde, dans les localités marécageuses, sont des herbes ou des arbrisseaux glabres ou velus, à rameaux quadrangulaires, à feuilles opposées ou verticillées, rarement alternes, entières, sans stipules, à fleurs réunies en cymes (longues grappes terminales de cymes). Fleurs hermaphrodites à 4, 5 ou 6 parties, insérées sur des réceptacles en forme de tube allongé ; ovaire libre au fond du tube, biloculaire ; ovules nombreux, ascendants et anatropes ; capsule biloculaire ; embryon charnu à radicule infère. — L’espèce indigène la plus connue est le L. Salicaria L., la Lysimaque ou Lysimachie rouge des anciens auteurs, employée autrefois, grâce au tannin qu’elle renferme, comme astringente contre la diarrhée, la leucorrhée, l’hématurie, etc. Au Kamtchatka, les feuilles servent à préparer une infusion théif’orme ; la moelle de la tige est comestible et, par fermentation, sert à préparer une sorte de vin. Le L. Injssopifolium L., beaucoup plus rare, a été préconisé dans le traitement des plaies, des contusions, et comme antiscorbutique. Aux Etats-Unis, le L. alalumPuvsh est prescrit contre les plaies et les ulcères sous le nom de Yerba del Cancer. D r L. Un. IL Horticulture. — Cette jolie plante croit spontanément dans les lieux ombragés et humides. On la trouve abondamment sur le bord des eaux, le long des fossés inondés. Elle est digne d’être employée à la décoration des bassins et des pièces d’eau, oii on l’installe en sol recouvert de quelques centimètres d’eau seulement. Elle se développe d’ailleurs fort bien en sol inondé une partie de l’année et simplement humide pendant la floraison. La salie. lire si’ multiplie de semis exécutés en terre mouillée, vers la lin de l’été et le commencement de l’automne, ou à la fin de l’hiver. On repique les jeunes plants en place dès qu’ils ont quelques feuilles. La multiplication se fait aussi par la division des touffes dont on plante les éclats au printemps. Les bestiaux et surtout les moutons mangent la salicaire commune avec plaisir ; néanmoins son importance en agriculture est faible. La salicaire à feuilles d’hysope, espèce des mêmes stations que la précédente et de plus petite taille, est broutée aussi par le bétail, mais son rôle agricole est plus faible encore. SALICE. Ch.-l. de cant. du dép. de la Corse, arr. d’Ajaccio ; 605 hab

SALICE-Conticssa, écrivain allemand (V. Contessa). SALICETI (Antoine-Christophe), homme politique français, né à Saliceto (Corse) le 26 août 1757, mort à Naples le 23 déc. 1809. 11 appartenait aune famille gibeline de Plaisance, réfugiée en Corse. Avocat près le Conseil supérieur de Bastia, il fut élu aux Etats généraux de 1789, fit voter l’annexion définitive et l’assimilation de son île au territoire français (30 déc. 1789) et se sépara de Paoli dès que celui-ci méconnut ce que la Corse devait à la Révolution. Elu le premier de la liste à la Convention, il vota la mort de Louis XVI. Il reçut pleins pouvoirs de l’Assemblée pour lutter, avec Lacombe Saint-Michel, contre les intrigues anglaises et les menées des prêtres insermentés. Impuissant à enrayer, en 1793,1e mouvement antirévolutionnaire de la Corse, il se retira en Provence, mais pour prendre part de sa personne aux opérations contre Marseille et Toulon révoltés. Attaché à Robespierre, il protégea les débuts de Bonaparte. Dénoncé par les thermidoriens, décrété d’accusation, il bénéficia de l’amnistie de brumaire an IV. Le Directoire l’envoya à l’armée d’Italie aux côtés de Bonaparte. Il organisa les deux dép. du Goloetdu Liamone, entre lesquels la Corse avait été partagée. Député aux Cinq-Cents, il ne fut pas complice du 18 brumaire, mais il accepta diverses fonctions du Consulat, puis de l’Empire : la plus importante fut le ministère de la police et de la guerre du royaume de Naples, sous Joseph (1806- !)). Murât le renvoya en France, à cause de l’impopularité que lui avait value son énergie. Mais l’empereur le nomma membre de la délégation qui devait administrer Rome. Une flotte anglaise ayant débarqué en Calabre, il accourut à Naples afin de réprimer un soulèvement de cette ville et y mourut subitement, après undinerque lui avait offert son successeur au ministère de la police, Maghella. Fut-il empoisonné ? Ce point n’a pas été éclairei. Bibl. : V. Corse, Napoléon l or .

SALICETO. Com. du dép. de la Corse, arr. de Corte, cant. de Morosaglia ; 239 hab.

o, ||nNF ,. $ Equiv C 86 H 18 14

SALICINE. Eorm.j A it o ni t^H 1 ^.

Historique. La salicine est un principe amer et cristallisable contenu dans différentes espèces de saules, de trembles et de peupliers. Elle a été découverte en 1830 par Leroux qui la retira du Salix hélix. Rraconnot a reconnu sa présence dans le Populus tremula, le Populus grœca, dans le Salix fisse, le Salix amygdalina, Wsehler l’a trouvé égalementdans le castoréum, et Peschierdans les bourgeons floraux de la Reine des prés (Spirœaulmaria). Son étude est due surtout à Piria qui en a réalisé les transformations les plus remarquables et l’a classée comme un glucoside delà salagénine, C 14 H 8 4 . Préparation. On la prépare simplement en épuisant à l’eau bouillante l’écorce de saule, la salicine passe en solution. On effectue une purification de cette solution en la laissant digérer avec de la litharge ; après filtration, on concentre la liqueur qui laisse déposer par refroidissement la salicine cristallisée.

Propriétés physiques. La salicine incolore cristallise en aiguilles prismatiques brillantes dont la densité est 143, à 20". Elle fond a 201° et ne se décompose qu’à une tem-