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de ses réflexions, et à l’influence de la cour, qui s’enfonçait de plus en plus dans la dévotion. Il y aurait donc quelque injustice à rejeter sur Fénelon seul toute la responsabilité de la défaillance qu’il sentait si vivement chez le prince arrivé à l’âge où son éducation devait porter ses fruits ; mais n’en a-t-il pas sa part ? Peut-être faut-il le suivre dans ses rapports avec Mme de Maintenon pour s’en faire une juste idée.

VII

Fénelon a été l’un des fondateurs de Saint-Cyr. Mme de Maintenon ne fait pas difficulté de reconnaître qu’elle eut recours à ses avis pour établir les constitutions de la maison ; et il est vraisemblable qu’elle l’appela plus d’une fois à développer ses méthodes d’éducation en présence des dames assemblées. Nul doute surtout qu’il ne l’ait suivie et encouragée dans le premier essor des libertés mondaines pour lesquelles elle devait plus tard se montrer si sévère. Il applaudit Esther, et il était du nombre des cinq ou six personnes qui assistaient, le 22 février 1691, avec Louis XIV, le roi et la reine d’Angleterre, à la première et unique représentation d’Athalie. Ce qu’on peut affirmer aussi, c’est que, jusqu’à la réforme de 1692, Saint-Cyr n’eut d’autres programmes d’enseignement que les siens ; et, lorsqu’on supprima ce qui n’était plus en harmonie suffisante avec les rigueurs des règlements nouveaux, l’esprit de l’Éducation des filles subsista. « Il est très rare, écrivait la Palatine, que les Françaises soient bien élevées ; on en fait des coquettes