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Mme Roland, au cours de ses confessions, ne manque aucune occasion de rendre hommage à celui pour lequel elle avait professé un culte si sincère : elle l’excuse de ses erreurs et de ses fautes ; elle le défend contre ses ennemis ; ramenée par son récit aux impressions de son voyage en Suisse, elle rappelle qu’elle avait été scandalisée de ne pas trouver sa statue à Genève ; mais ce n’est pas lui qu’elle choisit pour guide suprême et pour appui dans ses dernières épreuves. Sa mère autrefois l’écartait de sa main et elle l’en remercie : « Il n’avait déjà que trop contribué à développer son faible, il l’aurait rendue folle. » Quand elle dresse la liste des livres qu’elle veut emporter à l’Abbaye, elle y inscrit en première ligne les Vies de Plutarque, la nourriture de son enfance, l’Essai de Shaftesbury sur la vertu, dont elle ne se séparait jamais, Tacite, son cher Tacite, qu’elle a lu trois fois, qu’elle sait par cœur, qu’elle ne peut se passer de reprendre chaque soir : Jean-Jacques Rousseau n’y figure pas.