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L'ÉDUCATION DES FEMMES


PAR LES FEMMES

FÉNELON



Si le traité de Fénelon, qui, à l’origine, n’était pas destiné à être livré au public, s’était perdu et qu’il ne fût resté que quelques fragments des premiers chapitres, on pourrait être embarrassé d’en déterminer la date. L’introduction notamment, où l’auteur s’attache à démontrer la nécessité de fortifier l’éducation des filles, semble presque, à la vivacité du tour et de l’expression, écrite d’hier. On dirait que Fénelon se trouve en présence d’un interlocuteur qui s’est engagé à fond dans l’opinion contraire, et qu’en deux ou trois coups d’une argumentation serrée il veut le réduire. Toutes les objections sont ramassées dans une réfutation nerveuse et qui va droit aux raisons dernières. « Rien n’est plus négligé que l’éducation des filles ; le plus souvent la coutume et le caprice y décident de tout… Il est vrai qu’il ne faut pas les pousser dans des études dont elles pourraient s’entêter… Mais n’ont-elles pas à remplir des devoirs qui sont les fondements de la vie humaine ?… Mais les hommes peuvent-