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fait de nous entretenir de nos intérêts commerciaux en souffrance, que de l’alliance avec l’Angleterre, de la probabilité d’une invasion russe et des assassinats de don Carlos. Je suis sûr cependant que, s’il a l’honneur de vous représenter, il s’occupera beaucoup de la question des sucres, et des améliorations à apporter à la loi des douanes.

— Fort bien ! dirent les électeurs, à la bonne heure !

— Je l’engagerai toujours à rester sur le terrain du commerce, qui est le nôtre. Pourquoi nommons-nous un député ? Pour vendre et acheter avec le plus de profit et de facilité. Passez-moi le mot, le député que nomment des électeurs commerçants n’est que leur premier commis.

— Très-vrai ! très-vrai ! dirent les électeurs.

— Eh ! mon Dieu ! dit-il en fourrant sa main dans son large gilet de cuir-laine, il y aura toujours à la chambre assez de députés qui parleront de la Pologne et du Caucase. Mon gendre ne tombera pas, je vous le garantis, dans ces brillantes aberrations. Il a du vieux sang de droguiste dans les veines : je lui ai donné ma fille et ma maison. Ceci vous répond de sa probité.

— Monsieur Fleuriot, demanda un électeur, accepterait-il une place du gouvernement ?

De son banc Fleuriot répondit :

— La question me semble inopportune en matière électorale, aujourd’hui que tout député qui accepte une fonction est immédiatement soumis à une reélection.

— Mon gendre, reprit Richomme, qui, pas plus que les électeurs ne fut satisfait de la réponse de Fleuriot, mon