Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/279

Cette page a été validée par deux contributeurs.
263
BALZAC CHEZ LUI.

de ce qu’aurait dit ensuite la comtesse n’eût paru vrai ni même vraisemblable. Et alors où allions-nous ? D’abord moi, je n’aurais pas consenti à marcher dans ces ténèbres ni à aider de mon ministère à la disparition d’un homme dont la mort m’eût paru louche. Oh ! non !

— Comment la comtesse se tira-t-elle de là ? demanda Balzac qui, en ce moment, ressemblait plus que Vidocq à un homme de la police, tant il y avait d’inquiétude, de ruse en quête d’une solution, allumée dans ses yeux, pour deviner les intentions de la comtesse, cherchant à troubler l’eau dans le but de cacher quelque chose d’important, d’essentiel, d’inavouable, peut-être.

— Comment elle se tira de là, reprit Vidocq. Eh ! mon Dieu, en confessant la vérité, du moins presque toute la vérité. Elle dit qu’elle ne se souvenait pas bien si elle et M. de Karls… avaient quitté les Italiens à la fin du spectacle, ou bien un peu avant la fin. Pressée de préciser, elle avoua qu’elle et lui étaient partis bien avant la fin.

« — Du moment où c’est bien avant la fin, repris-je moi-même alors, il pouvait être, quand vous êtes arrivés à votre hôtel, au lieu de onze heures et demie, dix heures et même neuf heures.