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BALZAC CHEZ LUI.

faire le plus léger mouvement, à la lecture de Quinola, et elle s’était retirée entre le départ de madame Dorval et la sortie générale des acteurs.

C’est à cette dame voilée que Balzac remit sans dire un seul mot le manuscrit de sa comédie, quand elle se leva ainsi que nous tous pour quitter le foyer de l’Odéon, où sa présence — qu’ai-je besoin de le redire ? — n’avait pas manqué d’être attentivement remarquée.

Nous allâmes, en sortant de cette chaude séance, Balzac et moi, respirer au jardin du Luxembourg.

On croit sans doute que Balzac, les pores encore ouverts à tous les courants dont son esprit avait été traversé, me parla de la lecture de son Quinola, m’interrogea sur l’effet qu’elle avait produit, sur ce que j’avais entendu dire autour de moi, du plus ou moins de mérite de son ouvrage. Balzac ne m’adressa aucune question qui eût trait, de près ou de loin, aux événements de cette lecture. Il n’y pensait déjà plus. Nous gagnâmes la terrasse qui s’étend du côté de la rue d’Enfer, et d’où l’on plane sur les graves compartiments du jardin de le Nôtre, et là il me parla des embellissements qu’il avait un jour proposé à M. Decases de faire faire à son palais. Il me parla entre autres innovations d’un escalier en spirale qu’on per-