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CLAUDE D’ESTERNOD


De tous les poètes satiriques, erotiques, burlesques et un peu grotesques (tels des mascarons mimant par la déformation de leur face l’éternelle moquerie dont leur âme est boursouflée) que fit éclore la verdeur du siècle dix-septième, le sieur d’Esternod, seigneur de Franchère et gouverneur d’Ornans, est l’un des plus inconnus, des plus étranges, des plus excentriques, des plus hétéroclites, des plus musée-secret. Il était né à Salins en 1590, et, dès qu’il eut l’âge de raison, un cheval et quelques pistoles, il trotta vers Paris, où l’attendaient comme un frère tous les rimeurs éhontés du Parnasse satyrique, les Berthelot, les Motin, les Sigognes, les Saint-Amant, peut-être Mathurin Régnier, à l’exemple duquel il blasonna ses contemporains, en un volume appelé l’Espadon satyrique[1]. C’est

  1. Lyon, Jean L’Autret. 1619. — Rouen, 1619. — Lyon, Jean l’Autret, 1621 et 1626. Rouen, David Ferrand, 1626 et s. d. —