L’ADOUCISSEMENT DES MŒURS
La mort du bourreau, que la presse voulut bien saluer avec une émotion discrète, me fait songer à l’adoucissement des mœurs.
Les pareils de M. Deibler furent, jadis, des hommes terribles, à la fois, et savants. Bouchers, rôtisseurs, il leur fallait, de plus, être un peu anatomistes et connattre aussi quelques procédés médicaux, soit pour jauger le degré de réceptivité du patient, soit pour le ranimer au bon moment et « faire durer le plaisir ». C’était un métier où il fallait de la force et de l’adresse, du coup d’œil et de la sérénité. On habillait l’homme de rouge, pour rendre les taches invisibles : le personnage fait encore grande figure dans les drames romantiques. Le bourreau moderne est un mécanicien vêtu et ganté de noir. Il est bon qu’il sache un peu de menuiserie pour surveiller le montage ou les réparations de la machine. C’est tout. On ne lui de-