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gérard d’houville

Les pivoines de juin tout en nacre et en soie
Gerbe claire mirée en un miroir obscur…

Mais, chez ce poète encore, nous trouverons les motifs de sa poésie dans la nostalgie de sa terre ancestrale, dont elle essaie d’imaginer le ciel brûlant :

Lorsqu’il fait chaud et que je suis songeuse et seule
Je pense à vous,
Vous dont je ne sais rien, je rêve, ô mes aïeules,
À vos yeux doux.

Et dans ces Stances aux dames créoles, elle fait revivre pour elle l’atmosphère des Antilles, et dans l’évocation de l’existence de ses aïeules berce son propre rêve :

La nuit se parfumait d’astres et de corolles
Et, peu à peu,
Vous regardiez s’ouvrir au ciel, belles créoles,
Des fleurs de feu.

C’est en elle que leur cœur revit, ce cœur qui