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C’est à sa mort prochaine qu’elle songeait, lorsqu’elle écrivit cette : Épitaphe sur une pierre tombale.

Voici la porte d’où je sors,
Ô mes roses et mes épines,
Qu’importe l’autrefois ? je dors
Et je songe aux choses divines.

Voici donc mon âme ravie,
Car elle s’apaise et s’endort,
Ayant, pour l’amour de la Mort,
Pardonné ce crime : la Vie.

Elle ne put pardonner à la vie de lui avoir ravi une amie tendrement aimée. « Consumée par le regret, écrit M. Michel Pauliex[1], minée par le chagrin, elle prit la vie en dégoût ; elle était une proie tout indiquée pour la phtisie ; le mal ne trouva chez elle qu’une faible résistance ; elle ne fit aucun effort pour le vaincre, et c’est avec

  1. L'Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, 10 décembre 1909.