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LA BELGIQUE LITTÉRAIRE

volonté de se créer une littérature, c’est que des écrivains, y naissent, y vivent, y meurent, qu’ils y ont cherché un public dans la capitale du territoire, qu’ils dépendent de ses mœurs et de ses idées, qu’ils ont cessé, en un mot, d’être, comme le prince de Ligne, comme Jean-Jacques Rousseau, détachés de leur milieu. Les premiers littérateurs belges qui acceptèrent de plaire d’abord à Bruxelles avant de penser à la France et à l’Europe furent (je ne m’occupe naturellement que de ceux de langue française), avant ou après la révolution de 1830, qui fonda le royaume de Belgique, les Stassart, les Mathieu, les Potvin, les Antoine Glesse, les Van Hasselt, les De Goster, les Octave Pirmez. On rejoignit ainsi assez lentement et assez péniblement l’éclosion de l’école parnassienne française, qui eut