Page:Gouraud - Dieu et patrie, paru dans La Croix, 1897.djvu/330

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ils consacraient leur temps aux victimes de la mer et leur grande fortune était employée à fonder des asiles pour les vieux matelots, des écoles et des orphelinats pour les enfants, des secours pour les veuves.

Les Lahoul et la vieille Rosalie les aidaient de tout leur pouvoir. Yvonne, sous la cornette de religieuse Trinitaire, ne quittait pas ses grèves, tout en accomplissant sa vocation. À chaque congé, Minihic, sa femme et son fils venaient en Bretagne. La Roche-aux-Mouettes glissait à la mer par fractions, chaque année, de plus en plus ; bientôt le nid de la petite Mouette ne serait qu’un souvenir. Ces télégrammes ramenèrent la pensée des convives vers le temps passé, et ils causèrent doucement, unis, liés par tant d’événements communs, jusqu’à une heure tardive.

À présent, la vie allait encore changer de cadre pour Michelle et son fils. Après un séjour en Allemagne, auprès de leur famille, ils reviendraient prendre garnison à Montbéliard, où était le régiment de Minihic Lahoul. Henri et François, devançant l’appel, avaient le droit de choisir, et naturellement ils avaient choisi le colonel Lahoul pour chef.


III


« Michelle, disait Edvig quand, devant la grande cheminée de Rantzein où flambait un feu clair de sapins pétillants, les deux belles-