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« Mais alors, votre pauvre belle-sœur ne fut jamais coupable, nous avons été étrangement cruels, Mademoiselle Hartfeld, il faut en hâte réparer cette injustice. »

— J’ai obéi, Michelle, maintenant vous savez tout. »

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Quelques jours s’écoulèrent, Wilhem vint en congé et ce fut entre la mère et les fils une expansion joyeuse ; seule, Frida gardait une indifférence égoïste, elle jouait, embrassait sa mère en hâte et ne montrait pas le cœur dévoué et vibrant de ses frères.

Puis Wilhem dut repartir. Ses études ne pouvaient s’interrompre, si l’enfant voulait poursuivre son but difficile de gagner l’école militaire avant l’âge. Henri, de son côté, devait apprendre aussi. Alors Mlle Hartfeld fit de nouveau appeler sa belle-sœur près d’elle.

« Michelle, dit-elle, nous n’allons pas ainsi prolonger les vacances. Il faut régler à nouveau nos intérêts : vivre ensemble n’est plus possible, le seul lien qui unissait un peu notre antipathie réciproque est brisé. Je vous conseille donc de retourner vivre dans le pays que vous aimez.

— Vous voulez encore me séparer de mes enfants ?

— Nullement. Wilhem l’est de nous tous ; Heinrich n’a pas les goûts militaires de son frère, il peut donc continuer ses études en France. Quant à Frida, elle a besoin de l’air