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publiques ; bien entendu, si vous aviez besoin d’un service de n’importe quelle nature, comptez sur moi.

Rita. »

Cette lecture achevée, Michelle sourit tristement :

« Voyez le chemin de la calomnie, dit-elle à ses amis. Même cette âme d’élite qu’est Rita a un soupçon.

— Vite dissipé, répondit le prêtre. Mon enfant, la lettre de Wilhem est remarquable chez un enfant de son âge. Vous êtes réellement une heureuse mère.

— Oh ! mon ami, une heureuse mère est celle qui vit près de ses enfants.

— Une heureuse mère est celle qui a mis au monde des être doués de vertu, de courage et de cœur.

— C’est juste.

— Allons, reprit Mme Rozel, chère enfant, nous venions vous chercher et nous sommes arrivés bien à propos, puisque sans nous vous alliez encore vous désoler. Venez, et nous dînerons ensemble chez moi, entre nous, ce qui ne rompt pas votre deuil. Votre petit Henri aura un peu de distraction. Il n’est pas aussi mûr que son frère Wilhem ; n’est-ce pas, mignon ?

— Wilhem est bien meilleur que moi, dit l’enfant, bien plus beau, bien plus fort, aussi je l’aime, je l’aime…

— Bon petit être, fit l’abbé, caressant la joue du petit garçon ; n’ai-je pas raison, Michelle, de vous appeler une heureuse mère ? »


X


L’été et l’hiver suivirent leur cours, Henri fit sa Première Communion, et ce fut une jolie fête chez l’abbé Rozel, où Mme Carlet vint aussi dîner.

François, le compagnon d’étude et de jeu