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Alors elle mit sa joue sur l’empreinte laissée par le sabre français sur le front de son mari. Une immense pitié noya son cœur, et deux larmes amères tombèrent de ses yeux…

En ce moment, un courrier venant du palais impérial entrait dans la cour. Il apportait une dépêche. Hans l’ouvrit vivement : « Ordre au général Hartfeld de venir au palais demain à la première heure. »


IV


Au petit jour, le comte revêtit sa tenue militaire et se hâta de courir à l’appel de son souverain. Michelle, qui avait assez mal dormi, des suites de la scène de la veille, se leva tôt.

« Voyons, se dit-elle, si je ne dois plus instruire mes pauvres orphelins, il faut au moins que je les en prévienne, que je me fasse remplacer. Puisque mon mari est absent pour la matinée, je vais donner ordre de seller Tauben et je vais courir vite jusqu’à l’école. »

Ceci convenu avec elle-même, Michelle revêtit son amazone et passa dans la salle d’étude.

Wilhem et Heinrich travaillaient déjà avec leur professeur. Ils accoururent se jeter dans les bras de leur mère.

« Tu vas à l’école ? dit Wilhem.

— Oui, je serai là pour déjeuner, nous sortirons ensemble cette après-midi après