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quand je vous ai vu blessé, je n’ai pu rester à la chasse, je suis partie seule et me suis perdue ; mais comment va votre bras ?

— Ce n’est rien, je ne le sens pas. Mais que faisiez-vous ici ; quel est ce monsieur ?

— Un Français comme moi, dit Michelle, Monsieur Rozel, je suis heureuse de prendre congé de vous, voyez comme notre promesse a été bien entendue ; je compte que vous l’accomplirez. »

En disant ces mots, elle tendait la main au jeune homme, quand une grande apparition se glissa entre eux.

« De quel droit êtes-vous ici, Monsieur, demanda Mlle Hartfeld, sur mes terres et sans permission ?

— Mais, balbutia le peintre, je ne m’occupe que de dessin…

— Bien inavouables je le crains, acheva Mlle Hartfeld. Allons, cette scène a trop duré ; sortez d’ici Monsieur, et vous, Hans, emmenez votre femme. En vérité, mon pauvre frère, vous êtes aveugle et fou. »

Hans, sans répondre, prit la bride du cheval de sa femme et l’emmena sans mot dire.

« Qui vous a mis sur ma trace ? interrogea Michelle.

— Votre voilette, des lambeaux de robe, expliqua Hans.

— Vous n’aviez pas pensé à tout, » siffla Edvig, qui suivait à portée de voix.

Hans, à ces mots, eut un geste de menace, et Michelle ne comprit pas.

Le chemin, très court en somme, pour qui le savait, fut franchi très vite, et quand les Hartfeld furent rentrés au château, Edvig dit à son frère :

« Vous ferez bien de mettre votre « Mouette »