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DRAME.

frère vous eſt rendu. (Sœur Angélique tend les bras au Marquis, le Chevalier & Julie ſe jettent à ſes genoux.)

Le Marquis, en les relevant.

Mes enfans, que faites-vous ? C’eſt à moi de vous demander pardon. Victimes de ma haine, & vous, ma Sœur, que j’ai ſi long-tems perſécutée, oublierez-vous mes torts envers vous ?

Sœur Angélique.

O mon frère, ils ſont tous oubliés.

Le Marquis.

Venez donc entre mes bras, venez ſoulager mon cœur du poids des remords qui l’oppreſſent. (il la preſſe contre ſon ſein.) Nature ! combien eſt miſérable celui qui méconnoît tes ſalutaires jouiſſances ! Jamais je n’ai goûté ſi délicieuſement le bonheur d’exiſter. Mes amis, Vous me pardonnez ?

Le Chevalier.

O mon père, ne penſez plus au paſſé.

Le Marquis.

J’y penſerai, mon fils, pour me rappeller tout ce que je dois faire pour vous dédommager de mes perſécutions. (il prend la main de Julie & du Chevalier.) Ma nièce, & toi