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diſent, pour me conſoler : « Cet accident vous ſert bien ; ſi vos ennemis vous en avoient ſu l’Auteur, on l’auroit fait tomber, ou ils ſeroient parvenus à en arrêter la repréſentation. » Vous avez raiſon, leur dis-je, & m’efforçant, pour étouffer en moi le cri de la Nature, j’ai abandonné ce Drame à ſa deſtinée. Il eſt arrivé à quatre-vingt repréſentations. Aujourd’hui je reprends ma progéniture un peu épuiſée ; mais je lui ai donné une nouvelle vigueur par un troiſième Acte, j’ai mis plus d’action dans le dialogue, plus de pureté dans le ſtyle. Je me propoſe actuellement de faire repréſenter cette Pièce ſur un autre Théâtre. J’oſe croire qu’elle eſt propre à figurer ſur tous. Meſſieurs les Directeurs du Théâtre François, Comique & Lyrique, voudront bien me rendre compte de la recette, dont je deſtine ma part d’Auteur aux Soldats de Château-Vieux, & me rendre compte du vol manifeſte de la moitié de la gloire de cet ouvrage, & me reproduire ſur-tout l’approbation qui leur a permis de la repréſenter.