Quoi donc, ma Sœur, ah ! ne me cachez rien, je ſuis toujours la dernière du Couvent qui apprends les nouvelles.
Ah ! ma Sœur, que ne puis-je comme vous ignorer tout ce qui nous menace !
Vous me faites trembler, ma Sœur, eſt-ce qu’il y auroit encore des hommes cachés dans le Couvent ?
Non, ma Sœur, mais bientôt ils n’auront pas beſoin de ſe cacher, ils entreront librement dans les Cloîtres ; on ne prononcera plus de vœux, & chacune deviendra ce qu’elle voudra, ou ce qu’elle pourra ; car enfin vous conviendrez, ma Sœur, que nous ſommes attachées à nos habitudes, & nous diſſoudre ſans prévoir les ſuites, c’eſt nous expoſer à d’étranges tentations.
Ah ! ma Sœur, que m’avez-vous appris ? je me ſens mourir de frayeur. Et nous ſera-t-il permis auſſi de nous marier ? J’en frémis ! Les hommes ſont épouvantables.