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tertre, Lieutenant de Maire alors & Miniſtre de la Juſtice aujourd’hui. Il pointilla beaucoup ſur les licences ; il approuva l’Ouvrage & le jugea en connoiſſeur. Son approbation m’indiqua même tous les changemens que j’y ai faits ; le ſtyle avoit beſoin d’en être châtié, je le ſavois, puiſque c’étoit le brouillon qui avoit été cenſuré. Je me remis donc après ma Pièce, quelque fût mon dégoût pour la correction, &, après l’avoir revue de nouveau, je la livrai au Directeur, ne voulant pas aller aux répétitions de ce Théâtre. Il me demanda la permiſſion d’y faire des coupures & de changer quelques mots par-ci par-là. Je lui en donnai une aveugle, & ma Pièce auroit été défigurée ſi je n’avois redemandé mon manuſcrit. J’appris qu’il s’étoit aviſé de vouloir intercaler une ſcène de ſa façon, & qu’elle étoit ſi mauvaiſe, ſi étrangère à l’action & au ſujet de mon Drame, que les Acteurs étouffoient de rire en la liſant. Vraiſemblablement cet homme avoit des vues ſur cette Pièce ; car il engagea mon fils, aſſez ſubtilement,