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iv

qui trouvoit cette Pièce charmante, & je pouvois l’en croire. Il me témoigna le plaiſir qu’il auroit de jouer le rôle du Curé, & certes mon intention étoit bien de le lui offrir ; mais l’implacable d’Orfeuille, acharné comme un Comédien François contre mes Pièces, trouva prétexte ſur prétexte. On me demandoit un troiſième Acte, je le croyois aſſez néceſſaire, mais tous ces délais commençoient à me fatiguer.

Mon fils me prend le manuſcrit, &, pour mon malheur, va le porter à un Théâtre François, Comique & Lyrique.

Il étoit écrit que tout ce qui porteroit le nom de Théâtre François me ſeroit funeſte. On reçoit avec tranſport cette Pièce (c’eſt la première, dit-on, & la ſeule dramatique qui ſe ſoit repréſentée ſur ce Théâtre). Quelques fuſſent les inſtances de mon fils, j’avois de la peine à me décider. Il amène un des Directeurs chez moi : je conſens à lui donner ma Pièce : il me prie de la faire cenſurer au plus vite. Mon Cenſeur étoit M. Duport-Du-