Page:Gouges - Le couvent - 1792.pdf/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.
ix

ce moment il veut introduire ce goût en France. Il n’aura pas grande peine, je penſe ; mais moi, qui veux tout ou rien, j’ai eu grand ſoin de faire mourir la plus ancienne. J’ai trouvé ce moyen plus dramatique, plus théâtral, & ſur-tout plus moral. J’ai conçu ce Drame dix ans avant celui de M. Dubuiſſon. Il a eu le tems de le parcourir, puiſqu’il eſt imprimé depuis cinq ans ; & je vois avec plaiſir qu’un Expert dans l’art d’écrire, un Auteur conſommé, n’a pas dédaigné, non-ſeulement d’imiter une ignorante, mais de lui prendre encore l’intention, les aveux, & exactement les mêmes phraſes. Il faut convenir, M. Dubuiſſon, que vous avez cru mon Drame enfoui dans les ténèbres, & vous avez vu ſans doute avec peine un ſi joli Roman diſparoître de la ſcène. Vous voudrez bien permettre qu’après ſon ſuccès je tâche au moins de ramener ſur l’eau l’Eſclavage des Noirs. Je conviens que ma Pièce n’a aucun rapport avec cette duplicité d’intérêt, j’oſe dire ſagement conduit ; vous avez volé