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Laurette.

C’eſt un jeune garçon qui eſt bien honnête, bien ſage & bien rangé.

Germeuil, à part.

Tout ceci n’eſt qu’un jeu, & cette niaiſe eſt peut-être plus ruſée que je ne le penſe ; elle ſe moque sûrement de moi.

[haut].

Écoutez donc, la petite innocente ; vous n’êtes pas ſi gauche que vous voulez bien le paroître : cependant vous êtes bien jeune, pour faire ce joli petit métier.

Laurette, ſurprise.

Qu’eſt-ce que vous dites-là, Monſieur ? Je fais le métier d’une brave fille, entendez-vous ?

Germeuil, à part.

Cela ſe peut ; mais continuons de la piquer, c’eſt le moyen de tout ſavoir des femmes.

[haut].

Comment voulez-vous qu’on vous en croie ? eſt-ce qu’une brave fille va chercher les garçons ?

Laurette, en riant.

Ah, qu’il eſt bon ! Mais voyez-vous donc quel mal il trouve à venir chercher les perſonnes dont on a beſoin.

Germeuil, gaiement.

Ah parbleu, j’ai tort, & je dois ſavoir que ce n’eſt pas pour des prunes que vous le demandez.