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téreſſer ? Ah, vous me rendez le plus fortuné des hommes ſi j’ai pû vous plaire.

Le vieux Montalais.

Ce matin, avant de vous connoître, j’ai développé les ſentimens de ma fille à votre égard, & j’étois bien loin de penſer qu’elle pouvoit un jour s’y livrer ſans crime, & qu’ils feroient ſon bonheur.

Madame de Valmont.

La vertu doit être recompenſée, & Monſieur le Comte, en donnant la main à Marianne, s’honore dans ſon digne choix.

Le jeune Montalais.

Quoi, Madame, vous lui en donneriez le conſeil ?

Madame de Valmont.

Aſſurément. Les charmes & les vertus de Marianne peuvent ſeuls le rendre heureux. Je connois ſon cœur.

Le Comte au jeune Montalais.

Montalais, ceſſez de vous oppoſer à mon bonheur, par un excès de généroſité que j’admire : mais qui ne peut altérer ma réſolution

[Au vieux Montalais.]

Et vous, Monſieur, daignez m’accorder ce cher & digne objet de tous mes vœux, en devenant mon pere.

Le vieux Montalais.

Je ne puis vous le refuſer ; mais je crains qu’un jour rendu à de ſages réflexions…

Le Comte.

Arrêtez, arrêtez, mon pere, ce n’eſt point à mon