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voilant des mystères dérobés, même à la preuve contre lui, la Loi, dans pareille circonstance, ne parleroit-elle pas en sa faveur, et la Patrie ne lui devroit-elle pas son salut ? si les Rois, jadis, avoient le droit de sauver un coupable de l’échafaud, comment la Nation n’auroit-elle pas celui de faire grâce au coupable qui la serviroit au moment même qu’on l’envoye à la mort ? [1]
Qu’on n’oublie pas ce vers d’Émilie à Auguste :
Si j’ai séduit Cinna, j’en séduirois bien d’autres.
Il est donc bien important de connoître la source de cette trahison ; le Roi seul est inviolable, tout le reste est soumis à la Loi. Mais si la Cour n’avoit point de coupables desseins, si elle n’avoit qu’une fausse politique,
- ↑ En prenant la défense de ce Ministre coupable ou innocent, je me venge de la trame particulière que son injustice envers mes services patriotiques n’a que trop excitée. J’ai à me plaindre en général de tous, je les ai trouvés vains ou ridicules, je leur ai dit ou écrit leurs vérités et ne les ai point dénoncés ; mon fils est placé actuellement, je ne suis point de ces mécontents qui, lorsqu’ils n’obtiennent pas, même injustement, ce qu’ils demandent, poursuivent les Ministres comme s’ils étoient responsables de leurs ridicules prétentions ; s’ils en obtiennent tout, ils les flattent ou ils se taisent sur leur compte. Je servirai toujours mon pays,