Que n’ai-je pu, dans cette courte morale, renfermer toutes mes bonnes vues, les moyens utiles que j’offre dans cette production verbeuse et souvent diffuse ! Il n’est pas en mon pouvoir de contenir mon zèle, et de le réduire dans un espace court et précis, il n’est pas en mon pouvoir d’entraîner le Lecteur par un style brillant et recherché ; plus naturelle qu’éloquente, voilà mon cachet, les puristes y mettront le sceau de la critique, je m’en moque, si j’intéresse les amis de la Patrie ; je n’ai point d’autre espoir et mon but est rempli.
La preuve des dénonciations et l’arrestation de M. de Lessart vont porter la lumière dans les trames ténébreuses qui cachoient les projets de la Cour ; ce Ministre est-il criminel pour avoir obéi ? Tout dépose contre lui, fera-t-il victime, comme Favras, des crimes de ses chefs ? La voix publique ne le condamnera-t-elle pas plutôt que la Loi, et les Juges diront-ils, c’est une proie que le peuple attend avec avidité ? Non, non, ce peuple ne veut plus une justice illégale : il réclame lui-même en faveur du coupable, l’impartialité et la pureté de la Loi. Si la Loi frappe la victime, il bénira l’exemple et gémira sur le sacrifice ; mais si cette victime obtenoit sa grâce en dé-