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sance parfaite du caractère de l’homme, François, n’oubliez pas la remarque d’une femme, et faites-en l’expérience ; joignez à vos nouveaux principes d’éducation nationale un Journal fidele ; que vos Instituteurs publics soient tenus d’y rendre compte des dispositions morales et physiques de leurs Élèves, que tous leurs penchans soient développés dans ce Journal, ensuite vous apprendrez à vos neveux à former véritablement des hommes, et je défie qu’on puisse jamais parvenir à les rendre vertueux, tant que la connoissance de leur caractère et de leurs penchans primitifs échappera au public.

J’ai proposé le bien, j’ai poursuivi le vice, et j’ai donné de quoi réfléchir sur la plus importante des questions et sur le salut à venir des hommes.

Mais quelle est dans ce moment l’affreuse alternative où se trouvent les vrais intérêts de la Patrie ! cette Patrie est aujourd’hui entre deux gouffres effroyables, dans lesquels sont placées les artilleries qui doivent l’engloutir ; le despotisme brûle de la conquérir par le sang, l’anarchie Républicaine veut l’incendier plutôt que de montrer un caractère digne d’un Peuple libre. Le feu est dans tout le Royaume, et l’on ne peut découvrir les artisans de ces