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a placé sur les yeux des femmes, je les rends plus intéressantes aux yeux des hommes, et l’amour ne les embellira pas moins. Ces moyens propres à épurer la place de Ministre, restaureront en même-tems les mœurs ; je ne prétends pas faire des Ministres des Saints, les excepter du sentiment le plus louable ; une inclination digne de l’homme estimable, élève l’ame et épure le courage ; mais la Société est bien loin encore de ces inclinations qui sont le bonheur de la vie.

Enfin, je n’ai que le tems de donner un apperçu de mes bonnes idées, puissent-elles être mises à profit ! et que l’Assemblée Nationale dise de moi, comme Mirabeau : nous devons à une ignorante de grandes découvertes.

Je ne désigne personne, ceux qu’un sot orgueil auroit égarés, ceux qui auroient perdu totalement la tradition de leurs mœurs et de leur vrai mérite, m’en voudroient sans doute ; mais les idées que je donne sur l’amélioration de l’esprit ministériel leur feront plus de bien que de mal.

Quelques soient mes bonnes vues, je m’attends à la critique la plus amère ; le Triumvirat des factieux, l’entêtement des partis opposés se trouvant frondés sans relâche par l’Auteur de l’esprit François, épuiseront en vain leur venin…