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moi-même, dans le lit des Ministres pour accélérer le moment de la contre-révolution. C’est ainsi que la Noblesse se distingue en procédés nobles ; mais il est tems de faire une opération hardie et de couper jusqu’au vif pour déraciner le vice. Dans un crime de lèze-Nation, de lèze-Majesté ; dans un vol, dans un assassinat, on punit les complices des deux sexes, pourquoi ne puniroit-on pas les femmes qui se rendroient coupables en se mêlant nocturnement des affaires de l’État et du secret du cabinet ? pourquoi ces femmes, dis-je, ne seroient-elles pas mises en cause avec les Ministres prévaricateurs lorqu’elles seroient atteintes et convaincues d’avoir surpris la religion des hommes en place, et d’avoir inconstitutionnelement abusé de leur foiblesse.

Le mot m’est échappé, la vérité coule de sa source, que de ci-devant Comtesses et Marquises vont faire des bonds à cette insinuation de ma part sur la responsabilité des Ministres. Certes, en vain cherche-t-on la source du mal et la guérison, il ne convenoit peut-être qu’à une femme d’en désigner le germe et de donner l’application du remède, je sers mon sexe en le persécutant, je l’honore en le dépouillant de toutes ses honteuses menées et en faisant tomber le bandeau que l’ambition sans doute