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public, vous me devez toute la reconnoissance d’un Ministre patriote. Je vous demande, ajoutai-je, si vous voulez que je rende cette vérité publique, oui, me dit-il, je ne fais si, par ce défi, il a voulu me donner une preuve de son impartialité, persuadé que je ne manquerois pas de faire imprimer ce singulier excès de délicatesse : mais il a besoin d’une leçon, ainsi je demande au Public, aux Journalistes, aux hommes de Lettres, et surtout aux Représentans de la Nation, si les Ministres ne doivent pas plutôt accorder leur protection à mérite égal, à ceux qui se sont signalés pour la patrie, qu’à ceux qui n’ont rien fait pour elle ; ce n’est pas pour moi que je demande cette loi, puisque mon fils est placé actuellement, mais pour tous les Citoyens qui l’ont défendue. J’ai donc à me plaindre de ce Ministre, non pour le dénoncer, et sans croire même qu’il soit un malhonnête homme ; mais pour le mettre à même de regagner la considération et l’estime nécessaires à l’homme en place, qui a pu s’égarer, et perdre de vue les vrais principes constitutionnels, ces principes qui ont rapproché toutes les distances et qui distinguent le mérite des Citoyennes, de celles qui ne comptent