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qui se sont sacrifiés au seul intérêt de la Patrie.

Il m’en coûte de me donner pour exemple, mais le défi d’un Ministre que je ne nommerai point, par pure pitié, et à qui les belles aristocrates ont tourné l’esprit, me force à donner de la publicité à son défi.

Personne n’ignore que j’ai élevé publiquement la voix la première contre le despotisme, qu’au commencement de 1788 je donnai le projet de la Caisse patriotique ou de l’impôt volontaire. Tout le monde sait aussi les sommes immenses que ce projet a rapportées à l’État. En 1789, au commencement du grand hiver, j’ai publié mes remarques patriotiques et humaines, tous les Journaux de ce tems attestent le bien qu’a produit cet Ecrit en émouvant les âmes en faveur des malheureux et des ouvriers de tout le Royaume d’après cet écrit, tous ont été secourus, et les atteliers se sont ouverts comme je l’avois proposé.

Soit humanité ou crainte des Ministres de l’ancien régime, il m’adressoient tous des remercimens et des encouragemens, leurs offres me furent de la plus grande indifférence, le livre des pensions en est une preuve ; on n’ignore point qu’il n’a dépendu que de moi d’avoir ma place dans ce livre, et on l’apprendra mieux par les suites,