et à l’estime publique. S’il n’a pas assez de capacité, il n’a pas moins de droit à la reconnoissance quand il a servi l’État en honnête homme ; c’est le moyen le plus efficace et le projet le mieux conçu pour faire l’homme pour la place. Contraint de se tenir dans un état de maison modérée, il a le tems de réfléchir sur les vrais intérêts de la Patrie, et moins d’occasions de s’égarer, il ne donne pas l’essor à toutes les passions, il a le tems de travailler avec une activité soutenue pour le bien de l’État ; je me reposerai, se dira-t-il, quand j’aurai bien rempli ma tâche. Quand il sera sûr de trouver dans sa récompense, tous les délices de la fortune et les avantages du vrai mérite, alors on ne fuira plus le Ministre disgracié, on recherchera l’homme qui ne sera plus l’objet de la pitié publique.
Que l’Assemblée nationale rende un décret bien prononcé, qui stipule indistinctement le pouvoir des Ministres en faveur de tous les Citoyens, et que la moindre violation à ce décret soit une conviction authentique contre leur intégrité, qu’ils ne puissent plus désormais accorder, même à mérite égal, la préférence des places et emplois à leurs favoris ou à leurs maîtresses, au préjudice de ceux