ment de l’insurrection, le moment où vous fîtes tomber quelques têtes que vous fîtes promener avec triomphe sur des piques, et ce caractère aimable devenu tout-à-coup sombre et féroce, alloit vous porter à toutes sortes de crimes. Il fallut faire parler la loi dans toute sa force, et vous reprîtes insensiblement votre amabilité. Les chansons, les bons-mots et les satyres vous ont soutenus depuis au milieu de vos misères ; mais quelle est l’alternative cruelle de la Nation et du Roi ? Quelle est la guerre qu’ils vont entreprendre ? Quelle est la bataille qu’ils vont perdre ? Quelle est la victoire qu’ils vont remporter ? Quel est le sang qui va couler ? C’est celui des François.
Malheureux Roi ! quelle sera ta situation, si du sang circule dans tes veines ! Roi sans trône, Roi sans volonté, Roi sans pouvoir, Roi sans disposition de faire, même le bien, Roi sans peuple ! Si les deux armées sont une fois aux prises ! ô despotisme cruel ! ton dernier soupir coûtera cher à la Nation ; ô liberté ! ô douce égalité que j’ai encensée la première, faut-il maudire le moment qu’on vous a introduite en France ; faut-il regretter nos fers, où allez-vous devenir les instigatrices d’un nouvel esclavage ? L’esprit françois, dit-on, voyage avec vous sur toute la terre, vous pré-