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en Françoise sur le trône, mais en Romaine, à la mort pour ma Patrie.

C’est mon âme qui parle en ce moment et non mon esprit. En défendant une si belle cause, je défends celle de ma Nation, je plaide celle de la Monarchie françoise.

Pour relever cette Patrie et conserver cette Monarchie il nous falloit un Roi loyal, ami de son peuple, et non pas des tyrans qui commandent pour lui.

Il falloit un peuple vertueux pour jouir du fruit de la plus auguste des révolutions ; il falloit un caractère soutenu dans toutes les assemblées ; il falloit enfin des cœurs sans reproches et qui rapportassent tout au bien de la Patrie. Mais quels ont été nos Districts, nos Sections, nos Départements, nos Assemblées Nationales ? des François régénérés ? non, des François corrompus.

Je ne dirai pas à mes Concitoyens comme tous ces Énergumènes des deux partis : Rentrez, vils esclaves, dans les fers, ils sont faits pour vous. Je dirai aux François : Vous êtes-vous bien connus pour désirer une égalité parfaite et une entière liberté ? N’avez-vous pas du vous défier de la légèreté de caractère dont la nature vous a doués ? Savez-vous le moment où vous n’étiez plus François ? C’est le mo-