sur l’esprit Français ; de la sagacité il a été à l’imprudence, de l’imprudence à la sottise, de la sottise à la folie ; et dans ce ficelé de vertige, pour comble de maux, le cœur est gangrenée de tous les vices des pallions, la Révolution s’est opérée dans un ficelé pervers. C’est le moment de reconnoître cette vérité, et que l’esprit public y remédie par une fermeté stoïque et confiante pour déjouer les trames de tous les partis destructeurs. L’esprit Français n’est pas encore changé, il est parvenu seulement au dernier degré de sa nature, son triomphe peut devenir contagieux et briser tous les Sceptres du Monde, il peut aussi ne frapper que sur lui. Les Robespierre, les Pétion, les Brissot, les Abbé Fauchet, les Manuel, ces Tribuns cependant plus solides dans leurs opinions que ces Représentants du peuple qui se font vendus bassement aux trames de la Cour, ne manqueront pas de crier à la royaliste ; certes, mes maximes font peut-être plus républicaines que les leurs ; mais le véritable esprit du Gouvernement français et les vrais intérêts de ma Patrie veulent une Monarchie. Ces intérêts, chers à mon cœur, me feront toujours la loi ; entre un trône et un échafaud, maîtresse de choisir le diadème ou le supplice, je ne monterai pas.
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