ciples ; mais je ne saurois m’arrêter, je continue. À quoi servent tous les complots de nos implacables Emigrans ? où nous amèneront tous ces préparatifs de guerre, comment soutenir une campagne, comment ne pas redouter les effets de la plus petite attaque ? Les François vont se battre contre des François, contre leurs Frères, leurs Amis. Qui seront les vainqueurs ? Des François. Qui seront les vaincus ? Des François. Aveugle furie ! affreuse victoire ! que de chères, de précieuses victimes vont périr sous le glaive ennemi ! [1] La terre ne sera couverte que de matelas d’hommes ; dans les Villes, dans les Bourgs, dans les Villages où la guerre n’agitera pas les esprits, la famine ne la suscitera que trop. Point de crédit, point de confiance, un papier, un misérable papier-monnoie qui n’auroit plus cours si nos ennemis remporteront la plus petite victoire ; mais non, ils n’en remporteront jamais aucune, si les Citoyens sont d’accord. Qu’une fraternelle réconciliation les rappro-
- ↑ C’est le cas de rappeller cette anecdote de Louis XV, lorsqu’il vit, à la bataille de Lawfelt, le Champ couvert de morts : que de victimes, s’écrioit-il, en versant des larmes de sang, pour l’entêtement de deux hommes ! Que d’hommes vont périr pour l’entêtement de deux partis insensés !