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est adonques entre la terre et le soleill[1] ; si que ele est[2] clere par dela, et par deça devers nous est oscure[3] ; et pour ce ne [F° 99 d] la vëons nous pas. Mais quant ele passe le point que ele se remue ensus du souleill[4], lors nous apert sa clarté cornue.

Et que plus se vait esloingnant[5] du soleill, tant nous apert ele plus luisant[6]. Et tant[7] qu’ele rapert demie et lors a ele alé[8] la quarte partie de son cercle tout entour, ou ele parfait son tour chascun mois, et s’en vait adès esloingnant et sa clarté croissant touz jourz[9], tant qu’ele pert toute bele et clere, en[10] samblance d’une roele. [F° 100 a] Mais lors est ele si ensus du souleill comme ele puet plus, en son cercle, par d’autre[11] partie, droitement devant son esgart ; si que la plus enluminée est toute tornée[12] devers nous. Et lors est la terre entre eus ·ii·[13], si que nous ne les poons veoir amdeus[14] seur terre, se moult petit non. Mais l’un des ·ii· puet l’en bien veoir desque il naist jusques au couchier ; et li autres est desoz terre, tant qu’il rapert vers oriant, et lors voit on celui coucher[15]. Et pour [F° 100 b] ce ne les puet on[16] pas veoir amdeus ensamble soir et main.

Mais la lune qui a parfait la moitié de son tour s’en vait dès lors aprochant [17] du soleill[18] ; et vait sa clarté amenuisant, tant qu’ele nous rapert demie, si comme a la quarte part. Car[19] lors a ele ·iii· quartiers alez touz entiers de son cercle ; et est si prochainne[20] du souleill comme a la quarte premerainne. Mais adès s’en aproche[21] plus et plus, tant que ele nous rapert [F° 100 c] cornue par d’autre[22] part, si comme devant. Et ainsi s’en vait toute defaillant[23], tant que l’en n’i voit point d’apareill. Car adonques[24] est ele desouz le soleill[25].

Si pouez veoir ce que je vous en di en ceste figure (Fig. 25).

  1. — B : souleill.
  2. — A : « est » manque.
  3. — B : obscure.
  4. — B : soleill.
  5. — B ; plus s’en voit esloignant.
  6. — B : luisans.
  7. — b : et ant.
  8. — B : Au lieu de : « Et lors a ele alé » il y a « si comme a » ; R : Et lorsqu’elle appert estre a moitié, a dont elle alé la quarte partie de son cercle.
  9. — B : jours.
  10. — B : clere et en.
  11. — A, B : par d’autre, cf. note p. 68.
  12. — B : tournée.
  13. — B : terre tournée entre euls ·ii·.
  14. — B : andeus.
  15. — B : et lors puet on celui couchier ; « coucher » cf. note p. 69.
  16. — B : « on » manque.
  17. — B : aprouchant.
  18. — B : souleill.
  19. — B : Et.
  20. — B : prouchainne.
  21. — B : aprouche.
  22. — B : « par d’autre » manque, cf. note p. 68.
  23. — B : desfaillant.
  24. — B : adouques.
  25. — B : souleill.


iii[a].
Comment les eclypses de la lune aviennent.

[F° 100 d] Il avient souvent qu’il couvient pardre[1] clarté a la lune. Et avient aucune foiz quant ele apert plus plainne ; si devient ausi comme toute vainne, et s’en vait petit et petit defaillant.

  1. — B : convient perdre.
  1. [F° 100 c101 d = Vers 4531-4586.]. La matière de ce chapitre se trouve dans les ouvrages suivants : Philosophia Mundi II. 32. Sydrach Add. 149. Neckam I. 13.