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Des ·vii· estoiles qui la sont[1], et qui font[2] leur cors[3] el firmament, de quoi nous avons avant[4] parlé, n’en connut[5] on premierement fors les ·ii· : ce est[6] la lune et li soulaus. Les autres ne connoist on pas, se ce n’est par astronomie. Et nequedent si les nommerons pour ce que nous an[7][* 1] avons parlé.

De celes en a ·ii· desus la lune, l’une seur l’autre, dont chascune a en terre pro-[F° 93 b]pres vertuz. Ce est[8] Venus et Mercures[a].

Deseur ces ·iii· est li solaus[9] qui tant est clers et biaus et purs qu’il rent par tout le monde clarté ; et est assis si haut amont[10] que son cercle est douze tanz plus grant que cil de la lune qui fait son cours en ·xxx· jourz. Mais li soulaus, qui vait plus loing de la terre, met son cours a faire ·iii·c· et ·lxvi· jourz. Ce est[11] ·xii· tanz plus et ·v· jours[12] outre, si comme li kalendiers le nous ensaingne[13], et enquo-[F° 93 c]res avoec le quart d’un jour : ce sont ·vi· heures. Mais pour ce que diversement eüst li ans commencement, li uns commençast de jours[14] et li autres de nuiz, si eüst esté moult grant anui[15] a moult de genz, fu cil quarz[16] d’un[17] jour atornez en ce que en ·iiii·[18] anz est sonnez[* 2] el jour[19] qui est outre[* 3], qui est nommez bissextes qui en ·iiii· enz[20] est une foiz, dont l’en met par us de quatre anz en quatre anz plus ·i· jour[b]. Et lors est li solaus[21] [F° 93 d] revenuz en son premier point.

Ce est en mi marz que li nouviaus tens recommence, et toute riens se trait[22] en amour par la vertu del retour du soleill[23]. Car a cel tans premierement ot commencement li mondes. Et pour ce revient en verdure chascune chose par droite nature de tans.

Seur le souleill[24] ra ·iii· estoiles[25] cleres et reluisanz, l’une desouz,

  1. — B : font.
  2. — B : « et qui font » manque.
  3. — B : cours.
  4. — B : « avant » manque.
  5. — A : n’en couunt ; B : connut ; G : congnut.
  6. — B : c’est.
  7. — B, C : en.
  8. — B : C’est.
  9. — B : soulaus.
  10. — B : en mont.
  11. — B : jours. C’est.
  12. — A : et ·i· jour ; B, C, N : ·i· jour ; Arund., Sloan : ·v· ; Addit., Harley : ·vi·.
  13. — B : ensaigne.
  14. — B : jourz.
  15. — B : annui.
  16. — B : quart.
  17. — B : « d’un » manque.
  18. — B : que a ·iiii·.
  19. — B : jor.
  20. — A : ·iiii· enz ; B, C : anz ; « enz » cf. note f° 93 c.
  21. — B : soulaus.
  22. — B : traist.
  23. — B : du retour du souleill.
  24. — A : souseill.
  25. — Les derniers mots du f° 84 d du ms. B sont : « ra ·iii· estoi ». Les premiers mots du f° 85 a sont : « niere et qui est la plus... » Fos 93 d jusqu’à 94 d du ms. A manquent donc dans le ms. B.
  1. * Le copiste du ms. A emploie tantôt a tantôt e devant n. Les exemples sont si nombreux que nous admettons son orthographe pour an ou en partout où elle se présente. An (= en) est confirmé : cf. Burguy I. 175, 176.
  2. * Les ms. prose donnent tous « sonnez », mais la bonne leçon est « somez », i. e. ce quart de jour fut disposé de telle façon que tous les quatre ans il est additionné dans un jour supplémentaire. C’est la leçon de la rédaction en vers.

    Sloan f° 113 A, B :

    ... fust cil quars d’un jor atornés
    a ce qu’en ·iiii· ans est somés
    .i. jor autres qui només est
    bisextes...

  3. * « fu cil quarz... outre » : ce quart de jour fut disposé de telle façon que tous les quatre ans il est proclamé comme partie du jour extra...
  1. « De celes en a ·ii·... Mercures. » Neekam I. 7.
  2. « Deseur ces iii... quatre anz plus ·i· jour. » Neekam I. 7. Honorius A. I. 67-70.