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xviii[a].
Du pur air, et comment les [F° 91 c] ·vii· planetes i sont assises.

Li purs airs est desus le feu qui pourprent son lieu jusques au ciel. En cel air si n’a point d’oscurté ; car de pure purté fu faiz. Car il resplendist et reluist si clerement que l’en n’i porroit riens comparer[1].

En cel air sont ·vii· estoiles qui font leur cours[2] entour la terre, qui moult sont netes et cleres, et sont nommées les ·vii· planetes. Dont l’une seur[3] l’autre est assise, et en tele guise or-[F° 91 d]denée, que il[4] a plus de l’une a l’autre qu’il n’a de terre jusques a la lune [b], ou il a plus loing, ·xii·[5] tanz, que toute la terre n’est grant[c].

Et court chascune par miracle el firmament, et fait son cercle, l’une grant et[6] l’autre petit[7]. selonc ce que ele siet plus bas. Car de tant comme ele fet son cours[8] plus près de terre, tant est il plus courz ; et plus tost a parfait son cours[9] que cele qui en est plus loing. Que vous pouez entendre par tele maniere que, [F° 92 a] qui feroit ·i· point en une paroi, et pluseurs cercles tout entour d’un compas ou d’une autre chose, touz jourz l’un plus large de l’autre, celui qui seroit plus près du point seroit li plus corz[10] des autres : et plus seroit son cours petiz. Car il avroit plus tost fait son cours que n’avroit li plus granz, mais que il alassent igaument. Si comme vous pouez apertement[11] veoir[12] par ceste figure ci (Fig. 17), se i[13] voulez bien entendre et prendre garde. [F° 92 b] Autresi pouez vous entendre des ·vii· estoiles, que je vous ai dit que l’une seur l’autre s’abaisse[14] ; si que la lune est la plus basse des ·vii·, et si est la plus petite de toutes. Mais pour ce que ele est plus près de terre, samble ele plus grant et plus parant de toutes les autres [d]. Et pour l’aprochement[15] de la terre que [F° 92 c] ele a, et dont ele va si près, n’a ele point de pure[16] clarté, pour la terre qui est oscure[17], qui de li viengne proprement.

Mais la clarté que ele nous rent prent ele touz jourz du souleill. Ensement comme ele[18] feroit en ·i· miroer, quant li rais[19] du souleill se fiert

  1. — B : comparoir.
  2. — B : tours.
  3. — B : sur.
  4. — B : qu’il.
  5. — S, Harley : ·xii· ; Sloan : ·xiii· ; Arundel : ·xxii· ; A, B, C, N : ·xv·
  6. — B : « et » manque.
  7. — A : petite ; B. C : petit.
  8. — B : fait.
  9. — B : court ; et plus tost a son cours parfait.
  10. — B : courz.
  11. — B : « apertement » manque.
  12. — A : « veoir » manque.
  13. — B : se vous i.
  14. — B : l’une sus l’autre s’abesse.
  15. — B : aprouchement.
  16. — A : purée
  17. — B : obscure.
  18. — B : il
  19. — B : ra.
  1. [F° 91 b94 a = Vers 4098-4229.]
  2. « Li purs airs... jusques a la lune. » Honorius Aug. I. 67-76.
  3. « ou il a plus loing... terre n’est grant. » V. Introduction p. 45 s.
  4. « Si que la lune... de toutes les autres. » Honorius Aug. I. 67-76. Neckam I. 13.