Page:Gossuin - L’Image du monde, édition Prior, 1913.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 131 —

Meloth. Et est ainsi apelée pour la grant[1] melodie que l’en y ot du douz chant des oisiaus [F° 69 a] qui la sont. Si i croist li marbres blans[a]. Si i est une vile[2] qui a non Psalmos, dont la royne[3] sebile fu, qui mainz moz[4] prophecia de Jhesu Crist, lonc tans avant ce que il nasquist[5] en terre, a Roume[6] ou ele fu mandée. En cele ylle[7] fu controuvée premierement la matere[8] de faire les poz[9] de terre que l’en fait enquore en mainz pays[10]. De cele fu Pythagoras[11], uns granz phylosophes[12] qui trouva les poinz et les cas de mu-[F° 69 b]sique [b].

En Aufrique en a une autre qui est apelée Sardainne[13], ou une herbe croist ; qui en menjue, si meurt[14] en riant[c]. Une autre en y a[15] qui a non Bosus, ou[16] il n’a serpant[17] ne vermine[d]. Si y a une[18] autre qui Coulombine [19] a non qui est toute plainne de vermine et de serpanz[e]. Si en y a une autre qui est moult longue et moult lée, qui a non Haleares. En cele ylle[20] fu premierement controvée la fonde[f]. Si i est l’ylle[21] de Meroes qui en[22] [F° 69 c] milieu du jour n’a point d’ombre. Si a ·i· puis en cele ylle[23], qui par droit nombre a ·vii· piez de lé et ·c· piez de parfont. Et i luist li solaus[24] jusques au[25] fonz[g]. Si en y a une autre qui a non Cylla [26], ou li cyclopien furent jadis[h].

Une autre ylle[27] a cele part si grant, si comme Platons nous tesmoingne, qui fu clers[28] de moult grant renommée, qu’en cele ylle[29] ot plus de pourpris que en toute Europe ne en[30] toute [F° 69 d] Aufrique. Mais ele fu

  1. — B : « grant » manque.
  2. — B : ysle.
  3. — B : rayne.
  4. — B : « moz » manque.
  5. — B : naqui.
  6. — B : Romme.
  7. — B : ysle.
  8. — B : matiere.
  9. — A : les porz.
  10. — B : mains pais.
  11. — B : Pithagoras.
  12. — B : philosophes.
  13. — B : Sardaine.
  14. — B : muert.
  15. — B : « en y a » manque.
  16. — B : Bosus en y a, ou...
  17. — B : serpent.
  18. — A : un autre ; B : une autre. (Quoique « ylle » ait les deux genres, le manuscrit A emploie toujours le féminin. Ce cas-ci est douteux, comme il ne s’agit, probablement que d’une élision devant la voyelle : un’autre.
  19. — B : Colombine.
  20. — B : ysle.
  21. — B : ysle.
  22. — b : el.
  23. — B : ysle.
  24. — B : Et il luist le souleill.
  25. — B : as.
  26. — B : un autre qui a a non Cilla.
  27. — B : ysle.
  28. — B : tesmoigne qui fu ·i· clerc.
  29. — B : que en cele ysle.
  30. — B : qu’en tote Europe n’en...
  1. « Une autre en y a... marbres blans. » Isidore, Etym. XIV. 6. 28 ; Honorius Aug. I. 34. V. Introduction p. 43.
  2. « Si i est une ylle... musique. » V. Introduction p. 43. Isidore, Etym. XIV. 6. 31. Honorius Aug. I. 34.
  3. « En Aufrique... si meurt en riant. » Vincent de Beauvais, Spec. Histor. I. 83 (Douai, 1624) ; Isidore, Etym. XIV. 6. 39 ; Honorius Aug. I. 36 ; Neckam II. 62.
  4. « Une autre en y a... vermine. » V. Introduction p. 43 ; Isidore, Etym. XIV. 6. 43 ; Honorius Aug. I. 36.
  5. « Si y a une autre... serpanz. » V. Introduction p. 43 ; Vincent de Beauvais (Colubraria), Spec. Hist. I. 83 ; Isidore XIV. 6. 43 ; Honorius Aug. I. 36.
  6. « Si en y a une autre... fonde. » V. de Beauvais, Spec. H. I. 83 ; Isidore, Etym. XIV. 6. 44 ; Honorius Aug. I. 36.
  7. « Si i est l’ylle... au fonz. » Pline II. 183 (Syene civitas) ; Gervaise de T. (t. II p. 759). II. 9 ; Honorius Aug. I. 36.
  8. « Si en y a une autre... jadis. » Isidore, Etym. XIV. 6. 32-33 ; Honorius Aug. I. 35.