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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

pliqua à augmenter la prospérité et l’éclat de son gouvernement.

À la mort de Gunthramn (593), Hildebert, ayant hérité de la Burgundie, se jeta sur les États du jeune Khlother qu’il espérait pouvoir aisément dépouiller. Mais Frédégunde suppléa au nombre par la hardiesse et la promptitude. Elle courut attaquer Hildebert à Trucy (593), emporta les retranchements de son ennemi qu’elle força de battre en retraite. Profitant de cette victoire rapide, elle recouvra successivement Paris et les villes de la Seine tombées au pouvoir de l’Austrasien ; puis, allant à la rencontre de l’armée de Brunehilde, elle la mit en pleine déroute.

Inquiété par les mouvements des Barbares sur les frontières, Hildebert renonça à tirer vengeance de ces défaites. Il combattit avec plus de sûreté les Warnes, nation germanique qui essaya de secouer la domination franke et fut anéantie en 595. L’année suivante, le poison eut raison de Hildebert II qui laissa l’Austrasie à Théodebert, et la Burgundie à Théodorik (Thierry), ses deux fils. Pendant que Brunehilde tentait par tous les moyens d’exercer le pouvoir au nom de son petit-fils Théodebert, Frédégunde mourait à Paris, en 597, et était inhumée dans l’église Saint-Germain-des-Prés, à côté du roi Hilperik.

Deux ans après, Théodebert chassa Brunehilde de l’Austrasie. La vieille reine se réfugia en Burgundie auprès de son autre petit-fils. Dans cette nouvelle cour, elle souilla ses cheveux blancs de débauches inconnues à sa jeunesse ; elle fit maire du palais le romain Protadius, son amant ; elle s’ingénia à procurer des concubines au jeune roi Thierry, afin de conserver l’influence qu’elle avait sur lui (599). Par ses conseils, les hostilités recommencèrent contre la Neustrie. Théoderik et Théodebert attaquèrent le fils de Frédégunde, dont l’armée fut écrasée à la bataille de Dormeille (600). Khlother, obligé de fuir à travers l’épaisse forêt d’Avelaune (Fontainebleau), se trouva dépouillé de la plus grande partie de son royaume.