Page:Gosset - Histoire du Moyen-Âge, 1876.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
101
HUITIÈME SIÈCLE

chàm Ier et la répression du Wali révolté de Catalogne, permirent au jeune khalyfe de publier la guerre sainte (Al-Djihêh) contre les infidèles, le Wali de Valence, Abou-Othman, vint prendre position sur la frontière, et l’émyr Abd-el-Malek, chassant dans les montagnes les chrétiens de la Celtibérie, passa les Pyrénées, ravagea sans obstacle la Narbonnaise et la Septimanie (793), et rentra en Espagne avec un immense butin. La seule part du khalyfe, qui en représentait le cinquième, s’éleva à plus de quarante-cinq mille dinars qu’il consacra à l’achèvement de la mosquée de Cordoue. Heschâm Ier, surnommé Al-Radhy, le Bon, et Al-Adel, le Juste, mourut en 796 et laissa le trône à Al-Hhakem (le Savant), son fils.

À l’avénement de ce dernier, les hostilités recommencèrent. Alphonse-le-Chaste, roi d’Oviedo de Galice, qui se disait vassal de Karl-le-Grand, fit une incursion jusqu’à Lisbonne, pendant que les lieutenants de Louis, (Hlowigh) roi d’Aquitaine, sous la tutelle de son père, s’emparaient de Gerona, de Lérida, de Pampelune et de Huesca. Al-Hhakem accourut et repoussa l’ennemi ; mais les Franks rentrent en Catalogne, et Barcelone, assiégée pendant deux ans, capitule en 800. Le jeune roi Louis y établit un arsenal de guerre avec une garnison nombreuse. Cette conquête eut pour résultat la réunion de la Marche d’Espagne à l’empire frank qui n’eut plus de démêlés sérieux avec le khalyfat d’Occident.

À la mort du pape Adrien (795), Léon III, élu à sa place, s’était hâté d’envoyer au roi des Franks, en sa qualité de patrice, l’étendard de l’Église romaine, en lui demandant la continuation de son patronage. En 799, le primicier et le sacellaire de la cour pontificale, tous deux neveux d’Adrien, aidés par un grand nombre de conjurés, enlevèrent le pontife Léon, un jour que, monté sur sa haquenée, il se rendait du palais de Latran à l’église Saint-Laurent. Ils le séquestrèrent dans un couvent d’où il parvint à s’évader, grâce au dévouement du duc de Spolète, Winigise. Léon se réfugia auprès de Karl qui tenait une Diète à Paderborn. Comblé d’honneurs et de respects, il repartit bientôt, entouré d’une escorte nom-