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OBLOMOFF.

— Je… veux bien, seulement…

— La semaine prochaine, dit Soudbinnski.

— Oui, oui, la semaine prochaine, répéta vivement Oblomoff, mon habit n’est pas encore prêt. Et… c’est un bon parti ?

— Oui, le père est conseiller d’État actuel : il donne dix mille. Il est logé aux frais du gouvernement : il nous réserve la moitié du logement : douze pièces ; le gouvernement nous fournit l’ameublement, le chauffage, l’éclairage. On peut vivre…

— Je crois bien qu’on le peut. Pardi ! Comment trouvez-vous Soudbinnski ! ajouta Oblomoff avec une pointe d’envie.

— Je t’invite à la noce, mon cher ami ; tu seras mon garçon d’honneur : n’y manque pas…

— Certes non, je n’y manquerai pas ! dit Élie. Eh ! mais, que font Kouznetsoff, Vassilieff, Makhoff ?

— Kouznetsoff est marié depuis longtemps, Makhoff m’a remplacé, et Vassilieff a permuté pour aller en Pologne. M. Jean vient d’avoir la croix de Vladimir, Olechkine est… excellence.

— C’est un bon enfant ! dit Oblomoff.

— Oui, bon, très-bon ; il le méritait.

— Très-bon, d’un caractère doux, égal, dit Élie.

— Et si obligeant ! ajouta Soudbinnski. Ce n’est pas lui, vois-tu, qui cherche à complaire au chef, à