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OBLOMOFF.

— Adieu, adieu ! dirent quelques-uns.

— Adieu, Tatiana Ivanovna, dit le cocher ; venez donc dans la soirée.

— Mais je ne sais, il peut se faire que je vienne, ou bien… je… allons, adieu !

— Allons, adieu ! fit-on en chœur.

— Adieu… beaucoup de plaisir ! répondit-elle en s’en allant.

— Adieu, Tatiana Ivanovna ! cria encore le cocher.

— Adieu ! répondit-elle de loin d’une voix sonore.

Zakhare semblait attendre son tour de parler. Quand elle fut partie, il s’assit sur la borne en fonte près de la porte et balança ses jambes d’un air sombre et distrait, regardant le monde qui passait à pied ou en voiture.

— Eh bien ! que fait le vôtre aujourd’hui, monsieur Zakhare ? demanda le portier.

— Mais comme toujours, il ne fait que rager, dit Zakhare, et tout cela à cause de toi. J’en ai souffert, va, rapport à toi, toujours au sujet du déménagement. Comme il rage ! c’est qu’il n’a point du tout envie de déménager !…

— Est-ce que c’est ma faute, à moi ? dit le portier, reste là toute ta vie, je m’en moque ; est-ce que je suis le propriétaire ? On me donne des ordres… Ah ! si j’étais le propriétaire !… mais je ne suis point le propriétaire…